La médiatisation
de la vie publique a considérablement influencé le comportement des
responsables politiques, au fil des années écoulées.
Qui plus
est, ces responsables considèrent souvent qu’ils n’acquièrent une véritable
crédibilité politique que lorsqu’ils publient un livre dans lequel ils livrent
leurs analyses et leurs propositions pour assurer un bon fonctionnement de
notre vie collective.
Les échanges
qui circulent à travers ce que l’on appelle « les réseaux sociaux »
ajoutent encore à la surinformation dont les gens sont l’objet.
Il semble
qu’aujourd’hui, pour exister en politique, il est nécessaire d’avoir sa page « Facebook »,
de « twiter » plusieurs fois par jour, voire de… « bloguer ».
On est
alors amené à entendre le sempiternel commentaire sur le discrédit qui
affecterait le monde politique dans l’opinion.
Pourtant, « faire
de la politique » sans se soucier d’abord de sa propre image, n’est-ce pas
pour la femme ou l’homme qui s’y engage le meilleur moyen de participer à la
vie collective ?
Nous avons
tous, et c’est une bonne chose, une vie personnelle, individuelle et familiale.
Il est souhaitable qu’en plus, on apporte sa contribution à ce qui est
nécessaire au bon fonctionnement de la Démocratie et de la République.
Cela commence
par l’exercice de son droit de vote. J’entends bien les commentaires relatifs à
l’augmentation significative du taux d’abstention. Cela serait la conséquence
de ce jugement sévère de l’opinion vis-à-vis de la classe politique :
Droite et Gauche, c’est pareil ou bien « tous pourris ».
Loin de moi
l’idée que la classe politique française est parfaite. Elle est, elle aussi,
marquée par des exemples de corruption, de malhonnêteté qui ternissent la
perception générale qu’il conviendrait d’avoir.
L’engagement,
en politique, est une chose noble. Il sera perçu comme tel le jour où les
Français auront appris, dès l’école, à être des citoyens et à disposer d’un
sens critique leur permettant de faire la part des choses de tout ce qu’ils
entendent ou lisent dans les médias.
La démission
de Christiane Taubira après qu’elle a eu signé le projet de loi
constitutionnelle avec lequel elle est en désaccord, la publication d’un
ouvrage dans lequel elle exprime les raisons de ce désaccord sont l’illustration
de ce qu’il faut relativiser.
Entre le
discours de François Hollande devant le Congrès, le 16 novembre et l’examen de
la modification de la Constitution qui commence cette semaine, la démonstration
a été faite qu’en politique, rien n’est jamais définitif. Le gouvernement a
tenu compte des réactions diverses que l’initiative avait suscitées.
Le débat démocratique
permet toujours l’évolution souhaitable d’une intention avant qu’elle devienne
une décision.