Faut-il
réformer le code du travail ?
Cette question
me vient spontanément à l’esprit au vu de la polémique qui s’est engagée sur un
projet qui n’a même pas été décidé en Conseil des Ministres ni, a fortiori, par
le Parlement.
C’est
désespérant de constater ainsi des réactions d’opposition, parfois violentes à
toute initiative réformiste.
Que ce soit
bien clair : il ne s’agit pas de réformer pour le plaisir de réformer. Il s’agit
d’abord et avant tout d’adapter les dispositions légales qui nous régissent aux
contraintes et aux évolutions du monde d’aujourd’hui.
De tous
temps, la Gauche et les Socialistes se sont faits les champions de la défense et
de la protection des salariés. En est-il autrement aujourd’hui ? Tout
observateur objectif sera amené à reconnaître qu’il n’en est rien.
Pour l’instant,
c’est le Conseil d’Etat, saisi par le Gouvernement, qui va vérifier la
conformité de l’avant projet avec le droit existant et qui donnera un avis sur
le texte. N’allons donc pas plus vite que la musique.
Lorsque le
Parlement examinera le projet de loi, après adoption en Conseil des Ministres,
le débat et les amendements éventuels permettront de décider de ce qu’il faut
ou non améliorer pour faire en sorte que le droit du travail ne soit pas un
frein à la relance de notre économie. Bien sûr, la règle première à respecter
sera de ne pas remettre en question les principes fondamentaux des droits des
salariés.
C’est le
sens même du rapport de Robert Badinter qui a servi de base à la rédaction du
texte dont il est question. Ces principes fondamentaux, 61 sont énumérés dans
le rapport, concernent notamment la durée hebdomadaire de travail, 35 heures,
le salaire minimum ou le contrat à durée indéterminée (CDI).
Par ailleurs,
quelle belle avancée de la démocratie en entreprise que de prévoir une
consultation des salariés pour rendre valable un accord dans l’entreprise
considérée.
Trente quatre
ans après les lois Auroux de 1982, on connaîtra une nouvelle avancée
significative dans ce domaine.
Une nouvelle
fois, je suis désolé de constater que le conservatisme n’est pas l’apanage de la Droite. Trop souvent
on l’observe dans les rangs de la Gauche chez celles et ceux qui oublient que
le conservatisme se combat par le progrès et que le progrès passe par la
réforme.