Réagissez !

vendredi 19 février 2016

Conservatisme et réforme

Faut-il réformer le code du travail ?

Cette question me vient spontanément à l’esprit au vu de la polémique qui s’est engagée sur un projet qui n’a même pas été décidé en Conseil des Ministres ni, a fortiori, par le Parlement.

C’est désespérant de constater ainsi des réactions d’opposition, parfois violentes à toute initiative réformiste.

Que ce soit bien clair : il ne s’agit pas de réformer pour le plaisir de réformer. Il s’agit d’abord et avant tout d’adapter les dispositions légales qui nous régissent aux contraintes et aux évolutions du monde d’aujourd’hui.

De tous temps, la Gauche et les Socialistes se sont faits les champions de la défense et de la protection des salariés. En est-il autrement aujourd’hui ? Tout observateur objectif sera amené à reconnaître qu’il n’en est rien.

Pour l’instant, c’est le Conseil d’Etat, saisi par le Gouvernement, qui va vérifier la conformité de l’avant projet avec le droit existant et qui donnera un avis sur le texte. N’allons donc pas plus vite que la musique.

Lorsque le Parlement examinera le projet de loi, après adoption en Conseil des Ministres, le débat et les amendements éventuels permettront de décider de ce qu’il faut ou non améliorer pour faire en sorte que le droit du travail ne soit pas un frein à la relance de notre économie. Bien sûr, la règle première à respecter sera de ne pas remettre en question les principes fondamentaux des droits des salariés.

C’est le sens même du rapport de Robert Badinter qui a servi de base à la rédaction du texte dont il est question. Ces principes fondamentaux, 61 sont énumérés dans le rapport, concernent notamment la durée hebdomadaire de travail, 35 heures, le salaire minimum ou le contrat à durée indéterminée (CDI).

Par ailleurs, quelle belle avancée de la démocratie en entreprise que de prévoir une consultation des salariés pour rendre valable un accord dans l’entreprise considérée.

Trente quatre ans après les lois Auroux de 1982, on connaîtra une nouvelle avancée significative dans ce domaine.

Une nouvelle fois, je suis désolé de constater que le conservatisme n’est pas l’apanage de la Droite. Trop souvent on l’observe dans les rangs de la Gauche chez celles et ceux qui oublient que le conservatisme se combat par le progrès et que le progrès passe par la réforme.