Le discours de politique générale et les annonces favorables du Premier Ministre en réponse aux exigences des Socialistes, le rejet des motions de censure de l’extrême-droite qui n’a recueilli que ses seules voix et des mélenchonistes, tout cela n’a pas constitué la fin d’un cycle ouvert en 2017 avec l’élection de l’actuel Président de la République. Il y a encore quelques phases de la vie politique française à traverser.
La première d’entre elles est constituée par le débat budgétaire. Nous avons bien dit « débat » et non pas « vote » du budget car ce dernier point est loin d’être acquis. Cela dépendra de la traduction par des propositions concrètes, de la part du Gouvernement, des annonces du Premier Ministre. Cela concerne la suspension du dispositif des retraites jusqu’à fin 2027, l’instauration de mesures de justice sociale pour, notamment, améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens et de la justice fiscale à partir de nouvelles formes d’imposition qui tiennent compte de la richesse des assujettis.
Encore faudra-t-il que ces propositions soient votées. C’est dire que la majorité relative qui soutient le Gouvernement ne devra pas rechigner mais bien admettre qu’un changement d’orientation est engagé.
Dans ce contexte, le Parti Socialiste se doit de bien garder la ligne qu’il s’est fixé : ne pas censurer a priori mais demeurer dans l’opposition à la politique de la macronie menée depuis huit ans en défendant les propositions retenues par le Premier Ministre.
La cohésion est d’abord la condition indispensable. Au cours du quinquennat de François HOLLANDE, des députés « frondeurs » ont mis à mal la règle démocratique d’accepter la décision de la majorité. Sept députés, membres du groupe socialiste, ont voté la motion de censure des Insoumis ne respectant pas la décision de ne pas le faire. Cela n’est pas tolérable. Il ne s’agit pas de « couper des têtes » mais de rappeler à ces nouveaux frondeurs que le respect des règles constitue le fondement de la démocratie.
La suspension des mesures relatives à l’âge du départ à la retraite ouvre à nouveau le débat, notamment sur le financement de ce dispositif de solidarité. Dans ce débat, les Socialistes ont des propositions réalistes et crédibles. Des divergences existent, avec la Droite. Il faudra s’employer à convaincre l’opinion que les solutions avancées permettent de pérenniser un dispositif dont on célèbre, cette année, le quatre-vingtième anniversaire. Ce débat sera conclu au moment de l’élection présidentielle de 2027. A charge pour la Gauche de gouvernement de la préparer.