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lundi 15 décembre 2025

Tolérance et Laïcité

Une semaine commence aujourd’hui nous acheminant vers ce qu’il est convenu d’appeler la « trêve de Noël ». Chacun y aspire, espérant retrouver une forme de sérénité plus favorable au traitement des dossiers politiques du moment. Ces derniers sont sur le devant de la scène nationale et internationale.

C’est évidemment l’attentat antisémite qui s’est produit hier, à Sydney en Australie, qui retient l’attention des médias et des observateurs. Les quinze victimes de la folie meurtrière d’un père et de son fils viennent s’ajouter à la longue liste des hommes et des femmes assassinés parce que se réclamant d’une religion. L’Histoire de l’humanité est malheureusement remplie de ces drames insupportables. De la Saint-Barthélémy à la Shoah en passant par la persécution des chrétiens dans la Rome antique, trop nombreux sont les exemples d’intolérance aux conséquences dramatiques qui ont eu pour cause la haine de l’autre.

En France, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat dont on vient de célébrer le 120ème anniversaire le 6 décembre dernier est une référence. Elle donne une dimension juridique à cette valeur fondamentale de laïcité qui figure dans l’article 1er de notre Constitution. 

D’aucuns  tentent  de  la  contourner  régulièrement.  Pour  certains, la  loi de  Dieu  est  supérieure  à  celles  de  la  République, et  c’est  en  vertu de cela que l’on s’arroge le droit de tuer. L’attentat terroriste du Hamas en Israël, en octobre 2023, a été d’une ampleur et d’une brutalité sans précédent. 1 219 personnes y ont perdu la vie, 251 ont été prises en otage, tout cela sous prétexte de différences de croyances religieuses.

On a le droit de croire en l’existence d’un Dieu. Fort heureusement on a le droit de ne pas croire. Cela ne donne pas le droit de tuer celle ou celui qui ne partage pas la même croyance.

L’accroissement des actes antisémites en France amène quelques commentateurs à considérer que la Gauche n’en fait plus suffisamment pour dénoncer cette situation. Ce serait vrai si on classait à gauche les mélenchonistes de LFI. Cette organisation, par son refus de considérer le Hamas comme une organisation terroriste s’est mise elle-même en dehors de la Gauche. Son fonctionnement interne illustre tout autant son absence d’adhésion aux règles fondamentales de la Démocratie.

Pour les Socialistes, il n’y a pas d’ambiguïté : le PS est porteur d’humanisme et d’universalisme républicain. Jean JAURÈS l’a démontré au moment de l’affaire DREYFUS. Plus récemment, avec le soutien actif des Sénateurs et des Députés Socialistes, une proposition de loi a été adoptée par le Parlement élevant le Capitaine DREYFUS, injustement condamné en 1894 après une très violente campagne de presse antisémite, au grade de Général.

Ainsi, l’actualité nous ramène constamment à voir ressurgir des problèmes que l’on croyait définitivement réglés. La défense des valeurs de tolérance et de laïcité est donc toujours une priorité. 

jeudi 11 décembre 2025

Une bonne stratégie

Il faudra attendre encore quelques jours, jusqu’à mardi prochain, pour être assuré que la (bonne) stratégie mise en œuvre par le Parti Socialiste, celle de la recherche d’un compromis sur le budget de la Sécurité Sociale, aura porté ses fruits. Assurément, elle aura été celle qu’il fallait suivre si on se réfère au vote du 9 décembre. Une majorité a adopté un document budgétaire dans lequel on retrouve la satisfaction des demandes portées par le PS : suspension de la réforme des retraites, augmentation du taux de la CSG sur certains placements financiers, abandon de la hausse des franchises médicales et gel des pensions et des prestations sociales.

Les députés socialistes, sur décision de la direction du Parti, ont donc voté ce PLFSS. Six d’entre eux n’ont pas respecté cette décision prise pourtant dans le respect des règles du PS. Ils se sont abstenus. Entre 2012 et 2017, pendant le quinquennat de François HOLLANDE, des députés n’ont pas respecté le fonctionnement démocratique de leur Parti. On voit où cela nous a conduits. Les frondeurs ont eu leur temps. Il ne faut pas retomber dans ce genre de travers. En démocratie, c’est la majorité (ce peut être l’unanimité) qui décide. On peut ne pas approuver cette décision, défendre les arguments qui permettraient d’opter pour un autre choix mais, lorsque celui-ci est arrêté, on en respecte l’application.

Pour en revenir au vote du PLFSS, sachons qu’il s’agissait d’une deuxième lecture à l’Assemblée Nationale. Le Sénat doit à nouveau examiner ce texte avant que le vote définitif n’intervienne à l’Assemblée Nationale. Il est prévu le 16 décembre. On prête à la majorité sénatoriale de droite l’intention de rejeter d’emblée le projet selon une procédure parlementaire dénommée « question préalable ». Ce serait une bonne chose. Alors les députés pourront confirmer leur vote du 9 décembre. On imagine mal que certains changent d’avis même si, en politique, rien n’est jamais définitif. 

Si le vote des députés intervenu le 9 décembre dernier n’a pas révélé des surprises notoires, il a cependant apporté des confirmations de quelques analyses.

L’extrême-droite et l’extrême-gauche se sont alliées pour rejeter le texte. Pour ces deux organisations, le RN et LFI, le chaos institutionnel est le terreau de leurs ambitions. Ils n’hésitent pas à additionner leurs forces dans le seul but de servir leurs intérêts partisans au détriment de ceux des Françaises et des Français.

Plusieurs députés de la droite républicaine de Bruno RETAILLEAU n’ont pas suivi les consignes de leur responsable, celles de voter contre. Si l’on ajoute à cela le positionnement pro-RN de SARKOZY, on peut s’attendre à quelques évolutions dans ce camp politique. 

Enfin, on observera un retour du Parti Socialiste sur le devant de la scène. Les résultats obtenus dans le compromis trouvé avec le Gouvernement sont à mettre à son actif. Le chemin est encore long dans la reconquête d’une majorité de l’opinion. Un projet, un programme mobilisateur, un candidat en capacité d’être présent au second tour de l’élection présidentielle de 2027, tels sont désormais les objectifs.