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jeudi 20 novembre 2025

La bataille contre la drogue

La drogue, dans notre société, n’est pas chose nouvelle que l’on découvrirait à l’occasion des assassinats qui interviennent trop fréquemment à cause d’elle. L’usage du cannabis, de la cocaïne, du L.S.D., de l’opium, fait malheureusement partie du quotidien d’un nombre de plus en plus important de nos concitoyens. Devant le développement de ce phénomène, on peut légitimement s’interroger : les pouvoirs publics ont-ils fait ce qu’il fallait pour l’enrayer et en réduire le plus fortement possible son rôle ?

Il serait trop simple d’incriminer l’Etat et ses services, la police, la justice, l’éducation, la santé. Ils ne sont pas pour autant exonérés de toute responsabilité. On a sans doute trop longtemps considéré que cela ne concernait qu’un faible nombre de personnes en regard de la population toute entière et on ne s’est pas donné les moyens de limiter au maximum, voire d’éradiquer complètement ce fait de société particulièrement nuisible.

Le récent drame survenu à Marseille, l’assassinat d’un jeune de vingt ans, non concerné ni par l’usage ni par le trafic, a soulevé beaucoup d’émotion dans le pays. Les responsables politiques, en l’occurrence le Gouvernement et tous les acteurs de la vie publique, ont le devoir de concourir à mettre fin à cette situation insupportable et inadmissible. Des mesures doivent être mises en œuvre rapidement à différents niveaux.

C’est bien entendu la police qui est la première concernée. Ses moyens humains sont limités, insuffisants même. Cela devrait amener un recours plus important à la réserve opérationnelle pour participer à la sécurité intérieure. Les membres de cette réserve sont issus du monde civil ou retraités  de  la  police. On  peut  en  recruter  davantage. Pour  lutter contre le terrorisme, l’Armée a été mise à contribution. C’est l’organisation « vigipirate » qui a démontré son efficacité. Sans que les risques d’actes terroristes soient définitivement disparus, ce dispositif de vigilance, de prévention et de protection a contribué à en diminuer le nombre. Pour lutter contre le trafic de drogue, l’appel à l’armée renforcerait significativement les moyens mis en œuvre.

En matière de justice, les condamnations pourraient être alourdies pour les trafiquants, du petit dealer de quartier jusqu’aux cartels qui manipulent des sommes d’argent considérables. Un durcissement de la législation s’impose. Il incombe au Parlement. Les députés et sénateurs feraient œuvre utile en s’emparant de ce sujet. 

La santé publique et l’éducation nationale sont également concernées. Des campagnes de vulgarisation des risques sanitaires encourus par le recours à la drogue quelle qu’elle soit devraient être organisées dans les médias. On l’a fait pour le tabac et pour l’alcool. La drogue doit être également concernée. 

Enfin, les élèves des écoles, collèges, lycées devraient bénéficier de cours spécifiques afin de les sensibiliser sur les différents aspects de la nécessaire lutte.

Dans les jours et les semaines qui viennent, on pourra constater l’existence ou non d’une volonté politique de traiter ce problème.

lundi 17 novembre 2025

Préparer l’élection présidentielle

Ce week-end, les responsables de la Gauche de gouvernement se sont réunis en deux lieux différents : Cergy-Pontoise autour de Bernard CAZENEUVE, Raphaël GLUCKSMANN et François HOLLANDE ; Trappes avec Olivier FAURE et les représentants des écologistes et de quelques autres organisations assez peu représentatives. Il s’agissait, dans les deux cas, de préparer l’élection présidentielle de 2027 si elle a bien lieu à l’échéance constitutionnelle fixée pour l’actuel Président de la République.

Les thèses défendues sont en apparence contradictoires mais ce n’est pas ce qu’il faut retenir. Le plus important c’est que la Gauche responsable se mette en situation d’alternance possible après les dix années de libéralisme économique et d’injustices sociales de la macronie. Le plus important, c’est également de faire barrage à l’extrême-droite porteuse de grands risques pour la Démocratie et pour la République. Le plus important enfin c’est de démontrer que l’avenir de la Gauche ne passe pas par les Insoumis de Jean-Luc MÉLENCHON. D’ailleurs, sont-ils de Gauche ? Evidemment non, au sens que l’on peut donner à ce mot porteur de libertés, de solidarité, de fraternité. Mais c’est un autre débat.

Pour l’heure, ce qui importe c’est de créer les conditions d’une bataille électorale gagnante. La condition première en est assurément le rassemblement de la Gauche qui devra proposer à nos concitoyens un projet et un programme réaliste et responsable. Si cette condition est remplie, celui ou celle qui le portera devra être la personne ayant le plus de chance d’être présente au second tour.

Car là est le véritable challenge : être présent au second tour pour affronter la ou le représentant(e) de l’extrême-droite lepéniste. Est-ce qu’une « primaire » est la meilleure formule pour désigner la ou le candidat(e) ? Cela est loin d’être évident. Ce système de désignation importé des Etats-Unis où il est pratiqué depuis un siècle (1920), n’est pas adapté à la sociologie politique française. Dans notre pays, les partis politiques sont reconnus dans notre Constitution, dès l’article 4, comme étant les acteurs de l’expression des suffrages. C’est bien à eux que revient l’initiative de désigner les candidats. 

Le recours à une « primaire » a été utilisé en 2007 avec Ségolène ROYAL, en 2012 avec François HOLLANDE, en 2017 avec Benoît HAMON. Ce n’est pas la « primaire » qui a permis de gagner l’élection. Au contraire et le dernier exemple en est l’illustration. A l’inverse, le rassemblement autour de François HOLLANDE, ses compétences indéniables auront permis le succès de 2012.

Sans citer les noms des prétendants (ils sont nombreux, soit auto-désignés, soit potentiels…), posons-nous la question : qui est en capacité d’être présent au second tour ? Ils ou elles sont peu nombreux(ses) à être en situation de défendre les propositions d’une gauche rassemblée au premier tour, d’abord, au second tour ensuite si ce cap est franchi. Il faut « un costume » que beaucoup ne pourraient pas porter.