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vendredi 17 octobre 2025

Changement d’orientation

Le discours de politique générale et les annonces favorables du Premier Ministre en réponse aux exigences des Socialistes, le rejet des motions de censure de l’extrême-droite qui n’a recueilli que ses seules voix et des mélenchonistes, tout cela n’a pas constitué la fin d’un cycle ouvert en 2017 avec l’élection de l’actuel Président de la République. Il y a encore quelques phases de la vie politique française à traverser. 

La première d’entre elles est constituée par le débat budgétaire. Nous avons bien dit « débat » et non pas « vote » du budget car ce dernier point est loin d’être acquis. Cela dépendra de la traduction par des propositions concrètes, de la part du Gouvernement, des annonces du Premier Ministre. Cela concerne la suspension du dispositif des retraites jusqu’à fin 2027, l’instauration de mesures de justice sociale pour, notamment, améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens et de la justice fiscale à partir de nouvelles formes d’imposition qui tiennent compte de la richesse des assujettis.

Encore faudra-t-il que ces propositions soient votées. C’est dire que la majorité relative qui soutient le Gouvernement ne devra pas rechigner mais bien admettre qu’un changement d’orientation est engagé.

Dans ce contexte, le Parti Socialiste se doit de bien garder la ligne qu’il s’est fixé : ne pas censurer a priori mais demeurer dans l’opposition à la politique de la macronie menée depuis huit ans en défendant les propositions retenues par le Premier Ministre. 

La cohésion est d’abord la condition indispensable. Au cours du quinquennat de François HOLLANDE, des députés « frondeurs » ont mis à mal la règle démocratique d’accepter la décision de la majorité. Sept députés, membres du groupe socialiste, ont voté la motion de censure des Insoumis ne respectant pas la décision de ne pas le faire. Cela n’est pas tolérable. Il ne s’agit pas de « couper des têtes » mais de rappeler à ces nouveaux frondeurs que le respect des règles constitue le fondement de la démocratie.

La suspension des mesures relatives à l’âge du départ à la retraite ouvre à nouveau le débat, notamment sur le financement de ce dispositif de solidarité. Dans ce débat, les Socialistes ont des propositions réalistes et crédibles. Des divergences existent, avec la Droite. Il faudra s’employer à convaincre l’opinion que les solutions avancées permettent de pérenniser un dispositif dont on célèbre, cette année, le quatre-vingtième anniversaire. Ce débat sera conclu au moment de l’élection présidentielle de 2027. A charge pour la Gauche de gouvernement de la préparer.

lundi 13 octobre 2025

Le sens des responsabilités

Depuis hier soir, la France a, à nouveau, un Gouvernement. La question qui est sur toutes les lèvres des observateurs et acteurs politiques c’est : combien de temps durera-t-il ?

La réponse est évidente : c’est le Gouvernement lui-même qui déterminera cette durée. C’est le Premier Ministre, dans son discours de politique générale devant l’Assemblée Nationale, prévu demain, qui apportera la réponse. En réalité, c’est le Président de la République qui continue de vouloir jouer les premiers rôles. La composition de ce nouveau Gouvernement en est la démonstration. C’est la macronie qui continue d’occuper les principales responsabilités ministérielles. La présence de Ministres issus des Républicains de Monsieur RETAILLEAU nous conforte dans l’idée que nous avons un gouvernement de droite. Leur exclusion immédiate par le président de LR ne trompe personne.

La volonté de rupture affichée par Sébastien LECORNU ne se traduit pas dans le maintien de Rachida DATI ou Gérald DARMANIN dans l’équipe gouvernementale.

Telle est la situation particulièrement confuse depuis que le Chef de l’Etat n’a pas admis son échec aux élections législatives, tant celles de 2022 (la macronie avait perdu la majorité à l’Assemblée Nationale), que celles qui ont fait suite à la dissolution irresponsable de 2024 qui ont davantage encore diminué le crédit de la macronie. Une chose est sûre : quelle que soit la composition du Gouvernement et l’appartenance politique du Premier Ministre, il n’y a pas de majorité pour le soutenir.

L’exercice est donc désormais d’éviter un vote de défiance ou de censure, sauf à précipiter une nouvelle dissolution. Les motions de censure annoncées avant même que l’on connaisse les intentions et les propositions budgétaires du Gouvernement découlent d’une stratégie irresponsable. Les Socialistes n’ont pas retenu cette hypothèse pour l’instant. 

Le discours de politique générale sera donc déterminant. Si le Premier Ministre veut durer il sait qu’il doit apporter des réponses satisfaisantes sur au moins quatre points : le non-recours au 49.3, les retraites, la justice fiscale, le pouvoir d’achat. Si ces réponses sont satisfaisantes, la censure a priori ne se justifie pas. Il faudra bien entendu s’assurer que des votes, à l’Assemblée Nationale, donnent une réalité législative à ces intentions.

S’agira-t-il d’une évolution de nos institutions qui fera de la recherche du compromis une nouvelle méthode de gouvernance ? La réponse en sera donnée rapidement. Les Socialistes se sont inscrits dans cette démarche. Cela ne signifie pas qu’ils renoncent à une transformation en profondeur de la société dans laquelle nous vivons. La Démocratie, les libertés, la justice sociale demeurent plus que jamais les valeurs de référence. Le sens des responsabilités l’a emporté sur les intérêts partisans immédiats. Cela mérite d’être salué.