Difficile de commenter l’actualité politique quand elle « piétine ». Les informations qui circulent donnent l’impression d’un déjà vu, déjà entendu, déjà lu. La cause en est évidente : la dissolution de l’Assemblée Nationale décidée de façon irresponsable par le Président de la République en juin 2024 a plongé le pays dans un climat d’incertitudes sans précédent. Le fait que le Premier Ministre, nommé il y a 23 jours, se trouve retranché dans un « silence assourdissant » ne contribue pas à éclairer l’avenir. L’opinion demeure dans l’attente de ses propositions concrètes et, surtout, de ses réponses aux demandes des Socialistes. Pour l’heure, il n’a annoncé que son intention de « rupture ». Comment se traduira-t-elle dans un projet de budget ? Personne ne pourrait le dire.
On sait pertinemment que ce qu’il annoncera lorsque le nouveau gouvernement sera effectivement installé aura des conséquences sur la durée de vie de ce gouvernement. Merci Monsieur MACRON d’avoir non seulement accru les injustices sociales mais aussi, d’avoir créé une situation politique qui semble inextricable. A droite on est sceptique sur les capacités de Monsieur LECORNU de pouvoir gouverner. On exige un contrat de Gouvernement écrit. Sébastien LECORNU pourrait se croire dans la position du roi Jean LE BON à la bataille de Poitiers en 1356 lorsque son fils lui disait : « Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche ».
Pour la Gauche, et pour les Socialistes, les exigences sont claires : des annonces concernant la justice fiscale, le pouvoir d’achat et les retraites. S’il n’y est pas répondu, les députés PS déposeront et voteront une motion de censure qui, si elle est adoptée, pourrait entraîner une nouvelle dissolution.
Dans ce contexte, les organisations syndicales ont également pris leurs responsabilités en décidant d’une journée d’action ce 2 octobre. Quels que soient l’importance de la mobilisation et le nombre de personnes dans les manifestations, il faudra surtout retenir l’unité syndicale et la détermination des corps intermédiaires d’obtenir des réponses à leurs revendications.
Les Français sont minés par le pessimisme pour 83 % d’entre eux nous annonce un sondage publié hier. Ce pessimisme sert l’extrême-droite qui voit son audience continuer de progresser. Là est le véritable danger pour la Démocratie et pour nos institutions. On est dans l’irrationnel qui amène de plus en plus de nos concitoyens à penser qu’une majorité lepéniste résoudrait les problèmes. Il faut démonter ce leurre, cette duperie derrière laquelle se cache l’instauration de davantage d’injustices et d’inégalités. On pensait que le fascisme, le racisme, la xénophobie avaient définitivement disparu en 1945. Quatre-vingts ans plus tard, ils menacent à nouveau la République.