Réagissez !

jeudi 2 octobre 2025

Les incertitudes perdurent

Difficile de commenter l’actualité politique quand elle « piétine ». Les informations qui circulent donnent l’impression d’un déjà vu, déjà entendu, déjà lu. La cause en est évidente : la dissolution de l’Assemblée Nationale décidée de façon irresponsable par le Président de la République en juin 2024 a plongé le pays dans un climat d’incertitudes sans précédent. Le fait que le Premier Ministre, nommé il y a 23 jours, se trouve retranché dans un « silence assourdissant » ne contribue pas à éclairer l’avenir. L’opinion demeure dans l’attente de ses propositions concrètes et, surtout, de ses réponses aux demandes des Socialistes. Pour l’heure, il n’a annoncé que son intention de « rupture ». Comment se traduira-t-elle dans un projet de budget ? Personne ne pourrait le dire.

On sait pertinemment que ce qu’il annoncera lorsque le nouveau gouvernement sera effectivement installé aura des conséquences sur la durée de vie de ce gouvernement. Merci Monsieur MACRON d’avoir non seulement accru les injustices sociales mais aussi, d’avoir créé une situation politique qui semble inextricable. A droite on est sceptique sur les capacités de Monsieur LECORNU de pouvoir gouverner. On exige un contrat de Gouvernement écrit. Sébastien LECORNU pourrait se croire dans la position du roi Jean LE BON à la bataille de Poitiers en 1356 lorsque son fils lui disait : « Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche ».

Pour la Gauche, et pour les Socialistes, les exigences sont claires : des annonces concernant la justice fiscale, le pouvoir d’achat et les retraites. S’il n’y est pas répondu, les députés PS déposeront et voteront une motion de censure qui, si elle est adoptée, pourrait entraîner une nouvelle dissolution.

Dans ce contexte, les organisations syndicales ont également pris leurs responsabilités en décidant d’une journée d’action ce 2 octobre. Quels que soient l’importance de la mobilisation et le nombre de personnes dans les manifestations, il faudra surtout retenir l’unité syndicale et la détermination des corps intermédiaires d’obtenir des réponses à leurs revendications.

Les Français sont minés par le pessimisme pour 83 % d’entre eux nous annonce un sondage publié hier. Ce pessimisme sert l’extrême-droite qui voit son audience continuer de progresser. Là est le véritable danger pour la Démocratie et pour nos institutions. On est dans l’irrationnel qui amène de plus en plus de nos concitoyens à penser qu’une majorité lepéniste résoudrait les problèmes. Il faut démonter ce leurre, cette duperie derrière laquelle se cache l’instauration de davantage d’injustices et d’inégalités. On pensait que le fascisme, le racisme, la xénophobie avaient définitivement disparu en 1945. Quatre-vingts ans plus tard, ils menacent à nouveau la République. 

lundi 29 septembre 2025

La Justice et la Loi

Jamais une condamnation prononcée par un tribunal correctionnel n’aura suscité autant de réactions relayées par les médias. Il est vrai que la personne condamnée a occupé des fonctions très importantes, celle notamment de Président de la République. Il n’empêche que ces réactions sont particulièrement mal venues.

Certaines sont formulées par des responsables de l’opposition de gauche. Ils auraient dû rester discrets, d’abord parce qu’on ne se réjouit pas du malheur des autres, même en politique. Ensuite, parce que dans son histoire des dernières décennies, la Gauche a été également concernée par des procédures judiciaires. Cela aurait dû suffire pour que cette situation ne soit pas commentée. 

Plus graves sont les réactions des hommes et des femmes de droite et d’extrême-droite. Leur angle d’attaque a été de s’en prendre à la Justice. Par voie de conséquence, des menaces de mort ont été proférées à l’égard de la présidente du tribunal qui a prononcé le jugement. Si les magistrats sont des personnes qui peuvent avoir des opinions politiques, il leur appartient de ne pas en tenir compte lorsqu’ils participent à une procédure judiciaire. Ils le font d’ailleurs et rien n’autorise à les accuser de partialité. 

Une condamnation n’est évidemment jamais une décision prise pour faire plaisir. Elle est cependant la conséquence d’actes répréhensibles que les instances judiciaires saisies ont estimé comme tels. Le débat contradictoire qui s’établit au tribunal entre l’accusation et la défense permet de vérifier si les faits reprochés sont avérés ou non. La loi a-t-elle été violée ?

Car c’est d’abord à la législation en vigueur qu’il convient de se référer. On peut ne pas en approuver le contenu. Le législateur a toute latitude pour le modifier. Les magistrats de l’autorité judiciaire ne font qu’appliquer les textes votés par le pouvoir législatif. C’est l’application stricte de la séparation des pouvoirs dans notre Démocratie qu’il convient de préserver. Les parlementaires qui s’en prennent aux magistrats ou qui dénoncent la législation sont souvent les mêmes qui ont voté cette législation. On peut comprendre qu’ils cherchent des boucs-émissaires.

Notre Constitution fait du Président de la République le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire. Cela sous-entend que lorsqu’elle est attaquée, il doit être le premier à la défendre. Il aura fallu cependant attendre trois jours pour avoir une réaction du locataire actuel de l’Elysée. Cette « lenteur » se passe de commentaires.

Le Ministre de la Justice, Gérald DARMANIN, n’a pas hésité quant à lui d’assurer de son soutien amical le condamné SARKOZY. Il est vrai qu’il fut un de ses plus fidèles soutiens avant de rejoindre la macronie.

La Justice va suivre son cours. Il revient aux défenseurs de la Démocratie et de la séparation des pouvoirs d’être vigilants face aux menaces qui pèsent sur nos institutions.