S’il est un sujet d’une grande importance qui devrait retenir l’attention des acteurs de la vie politique, c’est bien celui de la montée du populisme en France et dans de nombreux autres pays. Nous l’évoquions dans le billet du 7 novembre dernier. Nous y revenons à partir d’une enquête réalisée et publiée la semaine dernière par un organisme de sondage, l’IPSOS, enquête qui fait apparaître une inquiétante coupure entre le peuple et les élites. On observe en effet une insatisfaction grandissante dans l’opinion à l’égard des responsables politiques. Or, en Démocratie, ces derniers ont un rôle déterminant dans l’organisation de notre vie collective.
S’il n’y a pas, selon IPSOS, « une adhésion à un modèle alternatif de type populiste », il faut cependant être attentif aux comportements de plusieurs classes sociales qui engagent ou qui ont prévu d’engager des actions de contestation de la politique menée actuellement. Les agriculteurs, les fonctionnaires, les salariés licenciés de plusieurs grands groupes, tels Auchan ou Michelin, manifestent ces jours-ci cette insatisfaction.
La dissolution de l’Assemblée Nationale en juin dernier, loin d’apporter la clarification attendue par le Chef de l’Etat, est à l’origine d’une situation politique inédite. Aucune majorité, même composite ou pluraliste, n’est en capacité de conduire une politique gouvernementale qui répondrait à l’attente de nos concitoyens. Le « socle commun » constitué par la Droite républicaine de Messieurs BARNIER et WAUQUIER et la macronie ne cessent de marquer leurs différences, notamment à l’occasion du débat budgétaire. L’extrême-droite est en embuscade et fera payer cher sa réserve de censure.
La Gauche du NFP n’est pas en capacité de gouverner, enfermée qu’elle est dans une impossibilité de recherche d’un compromis à la suite de la déclaration de Jean-Luc MÉLENCHON, le 7 juillet à 20 heures : « le programme, rien que le programme mais tout le programme ». Il est évident que désormais la Gauche n’a pas intérêt à gouverner tant qu’elle ne dispose pas d’une majorité cohérente à l’Assemblée Nationale. Sa responsabilité première, dans ce contexte, est d’élaborer un projet de société et des actions gouvernementales qui emporteront l’adhésion de l’opinion.
Cette opinion publique, les citoyennes et les citoyens qui ont voté, a dit non à la macronie et au Chef de l’Etat le 7 juillet dernier. Elle l’avait déjà dit le 9 juin pour les élections européennes. Le Président de la République n’a pas entendu le peuple. Il a tergiversé pendant plusieurs semaines avant de nommer Michel BARNIER Premier Ministre. Il s’est replié sur quelques manifestations internationales afin, sans doute, de faire oublier sa responsabilité première dans la situation catastrophique de nos finances publiques.
L’avenir politique est rempli d’incertitudes. La Gauche et le Parti Socialiste doivent, sans attendre, se mettre en situation de gouverner. Le Congrès du PS sera le temps fort de cette préparation.