Le budget de la France pour 2026 est désormais soumis à l’examen des Sénateurs et cela pour 15 jours. La Constitution, loi fondamentale, est en cela respectée. Tant pis pour les Députés qui n’auront pas eu l’occasion de débattre sur les crédits nécessaires à la santé, l’éducation, la sécurité, l’environnement, la défense particulièrement préoccupante en cette période de crise internationale. Il est vrai que la quasi-unanimité (une seule voix pour) a rejeté les recettes envisagées. Les motivations n’étaient pas les mêmes pour les différentes formations politiques. Pour les extrêmes, lepénistes et mélenchonistes, il fallait maintenir le climat de chaos dans lequel ils se complaisent. Pour la Gauche responsable, la justice fiscale n’était pas appliquée. Pour la Droite, imposer les plus hauts revenus était contraire à sa doctrine d’inégalités sociales.
Le débat au Sénat ne sera qu’une formalité constitutionnelle. Il n’y a rien à attendre puisque la majorité de droite qui siège dans la Haute Assemblée servira davantage les intérêts des plus favorisés plutôt que la justice sociale. Dût-on être sévère vis-à-vis des Sénateurs, ce débat ne servira à rien.
Une commission mixte paritaire composée de 7 représentants de chaque assemblée (Sénat et Assemblée Nationale) tentera de trouver un accord sur un texte dont on ignore complètement le contenu. Il y a de fortes chances que cet accord ne soit pas trouvé. Les députés auront le dernier mot. Confirmeront-ils leur vote d’opposition unanime tel qu’il a été constaté dans la nuit de vendredi à samedi dernier ? La question restera posée pendant quelques jours encore. De même, le vote d’une motion de censure continuera d’être une hypothèse avec, à la suite, une éventuelle dissolution.
On le voit, la situation politique française est pleine d’incertitudes. D’aucuns regrettent le non-recours au 49.3 qui donne au Gouvernement la possibilité d’avoir un budget sans vote sur la base de ses propositions. Se reposerait alors l’opportunité d’une motion de censure. Les Socialistes notamment devraient apprécier si les propositions du Gouvernement reprennent ou non leurs exigences.
Nous n’en sommes pas là. D’autres scenarii sont possibles. Attendons de les connaître pour les analyser dans leurs conséquences. Pour l’heure, suivons quand-même les discussions sénatoriales. Des choses intéressantes y seront sûrement dites, par le Gouvernement entre autres.
Le Premier Ministre, dans une intervention télévisée annoncée à la dernière minute, a voulu s’adresser aux Français et a fait de la pédagogie. Il a expliqué où on en était selon lui, après le rejet des recettes par les députés et alors que les sénateurs examinent les propositions du Gouvernement. Pour Sébastien LECORNU, il est trop tôt pour parler d’échec et d’ordonnances. Il a annoncé qu’il recevrait les responsables politiques pour leur demander de se positionner. Il a dramatisé les conséquences d’un non-vote du budget pour traiter des sujets d’une très grande importance, l’énergie ou la défense et la sécurité par exemple.
Il a réaffirmé sa volonté de sortir du blocage politique. Y parviendra-t-il ? On le saura dans quelques semaines.
