Ce début de semaine sera marqué par l’engagement de ce qu’il est convenu d’appeler « le marathon budgétaire ». Pendant plus de deux mois, les députés d’abord puis les sénateurs vont débattre. Ils vont voter les recettes, les impôts pour le budget de l’Etat, les cotisations sociales pour celui de la Sécurité sociale. Ils affecteront ensuite ces produits aux différents domaines d’intervention de l’Etat ou de la Solidarité. Les amendements seront déposés et discutés et l’on pourra assurément constater les différences entre une politique de droite et une politique de gauche.
Tout cela serait sans problème si, in fine, on était assuré de trouver une majorité pour voter les propositions du Gouvernement ou les amendements des Parlementaires. Or, de ce point de vue là, rien n’est garanti. En l’absence du compromis, la censure est toujours susceptible de mettre fin aux initiatives des uns et des autres.
Deux motions ont été soumises au vote des députés la semaine dernière. A l’initiative des mélenchonistes qui préfèrent cultiver la menace et l’instabilité au détriment de la responsabilité, une de ces motions a été rejetée à 18 voix près. C’est dire qu’une partie de la Gauche, communistes, écologistes, et même 7 socialistes ont préféré rester sous la coupe des Insoumis plutôt que de prendre en compte les avancées obtenues par les Socialistes. La censure a priori est irresponsable dans le contexte actuel de l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale.
La motion de censure de l’extrême-droite n’aura recueilli que ses voix, ce qui témoigne de sa relative représentativité. Cela ne signifie pas qu’elle n’est pas dangereuse pour la République, pour la Démocratie et pour les libertés.
Nous savons que les engagements du Premier Ministre qui a répondu favorablement aux exigences socialistes ne prendront toute leur valeur que lorsqu’ils seront concrétisés par des dispositions législatives. C’est tout l’enjeu de ce débat budgétaire qui vient de s’engager.
Le budget 2026 devra permettre le redressement des finances publiques en même temps que la réponse aux attentes des Français en matière de pouvoir d’achat, de justice sociale et fiscale. La situation très préoccupante dans laquelle nous nous trouvons est la conséquence d’une politique libérale menée depuis 8 ans par le Président de la République et les gouvernements qu’il a nommés. Maître de la défausse comme le qualifiait récemment un grand quotidien régional, le Chef de l’Etat se permet de fustiger les forces politiques et sociales qui « osent » contester sa politique. Cela ne signifie pas une contestation de ses deux élections, 2017 et 2022. Nos institutions démocratiques ont été respectées même si le résultat en est de plus en plus insupportable.
L’ère parlementaire qui semble s’être ouverte est une formule qui mérite d’être soutenue. Souhaitons que les Députés en fassent bon usage.
