Décidément, nous avons un Président de la République qui n’a connu aucune guerre dans laquelle son pays aurait été impliqué mais qui ne cesse de faire référence à des situations telles que la France les a malheureusement connues trop souvent à travers les siècles. La dernière en date, celle de 39-45 ou celle d’Algérie de 1954 à 1962 ont laissé des traces dans la mémoire collective. Ce vocabulaire ne peut que susciter la peur. Je l’ai déjà dit et je le répète, le Chef de l’Etat a pour mission première, en cas de crise, de rassurer ses concitoyens.
Or, on est loin du compte.
Nous avons assisté, hier soir, à un grand numéro de communication théâtrale. Le vocabulaire était choisi et à la portée de tous. La prestation physique de l’intervenant se voulait sereine. Mais, en définitive, qu’en est-il sorti ?
Nos libertés individuelles et collectives ont connu un nouveau recul sans que l’on soit véritablement assuré que cela diminuera le nombre de personnes touchées par le COVID. J’admets cependant que rien ne doit être négligé et tout doit être mis en œuvre pour protéger les Français. Ce qui interpelle, c’est le manque de cohérence dans les décisions gouvernementales, le tout accompagné depuis sept mois de déclarations contradictoires.
Le Premier Ministre et les Ministres qui s’expriment sur le sujet ne sont manifestement pas convaincants puisque le Chef de l’Etat lui-même vient nous expliquer ce qu’il faut faire.
Nous savons désormais, grâce à Monsieur MACRON, qu’il faut aérer nos logements en ouvrant les fenêtres trois fois par jour (!). Nous savons mieux, après l’avoir écouté, comment nous laver les mains (!). C’est n’importe quoi et c’est vraiment prendre les Français pour des « demeurés ».
Autre incohérence : quand vous recevez des amis chez vous, préparez-vous à les héberger pour la nuit s’ils laissent passer l’heure du couvre-feu. Vous ne permettrez pas l’entrée à la septième personne et de celles qui suivront ou vous ne pourrez n’en recevoir que deux si vous êtes déjà quatre à votre domicile. Attendez-vous aussi à trouver un policier devant votre porte pour compter vos invités. Si ces derniers arrivent en métro, ils auront côtoyé, dans une très grande proximité, plusieurs dizaines de porteurs possibles du virus. Mais cela n’a pas d’importance.
Je reconnais volontiers que je caricature mais on le sait, la caricature permet de mettre l’accent sur le ridicule.
Par ailleurs, on ne peut que déplorer la non-prise en compte d’une situation sociale qui se dégrade de plus en plus. Monsieur MACRON campe sur ses « fondamentaux », comme il dit lui-même : non à la transformation des minimas sociaux (APL ou RSA). C’est le retour à l’activité qui est la solution miracle.
Qu’en pensent les salariés qui ne pourront plus travailler à partir de 21 heures ?
Le couvre-feu imposé aux Français aura-t-il les effets escomptés pour endiguer la pandémie ? Nous n’avons pas d’autres moyens que d’attendre pour le savoir.
