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lundi 8 juin 2020

Bas les masques

Au XVIIe siècle, au théâtre, le masque est l’accessoire de la fourberie. Aujourd’hui, pour certains, c’est un moyen de se protéger, voire de protéger les autres, pour éviter la contagion du COVID-19.

Au théâtre de la politique contemporaine, le macronisme qui avançait masqué depuis trois ans derrière le « et de droite et de gauche » vient de laisser tomber son masque dans la perspective du second tour des élections municipales. Il est bien « et de droite et de droite ».

En effet, des fusions de listes sont intervenues dans un certain nombre de communes, grandes, moyennes ou petites. C’est la conséquence normale de nos règles électorales. Cependant, cette pratique n’est pas sans référence à des orientations politiques. Or, on constatera aisément que les listes macronistes, lorsqu’elles ont fusionné avec d’autres, l’ont toujours fait avec des listes de droite.

Il est vrai que la Gauche ne le voulait pas. Le Parti Socialiste s’est inscrit dans une démarche d’opposition à la politique libérale et mondialiste du Chef de l’Etat et de sa majorité. Il n’était pas possible d’imaginer un accord politique local avec ceux qui soutiennent aujourd’hui les injustices sociales dont sont victimes trop de nos concitoyens.

C’est ainsi qu’à Bordeaux ou  Toulouse, sans parler de Lyon, la collusion entre la macronisme et la Droite éclate au grand jour. On voit même certains candidats soutenu par le Président de la République qui se déclarent en faveur de l’extrême-droite, comme à Perpignan, par exemple.

A Paris, on saura peut-être un jour ce que se sont dit Madame DATI et Monsieur MACRON au cours de leur conversation téléphonique.

A Lille, la Droite classique étant éliminée dès le 1er tour, c’est Monsieur DARMANIN, ancien sarkoziste, aujourd’hui Ministre de Monsieur MACRON qui vient soutenir la liste de son actuel mentor. Je dis « actuel » car, bien que jeune, le tourquennois a déjà changé plusieurs fois de référence.

A Villeneuve d’Ascq, la fusion de la liste de droite avec les macronistes amène d’anciens socialistes qui ont rejoint les marcheurs depuis 2017 à se trouver en position éligible. Je n’ose pas qualifier une telle attitude.

J’ai toujours considéré que l’engagement en politique sous-entendait une fidélité à des valeurs. Les élections municipales 2020 auront malheureusement démontré une nouvelle fois que l’ambition personnelle amène certains à se renier et d’autres à montrer leur vrai visage.