La
disparition de Jacques CHIRAC ne laisse personne indifférent.
Certes,
la couverture médiatique de cet évènement contribue pour beaucoup à cette
réaction affective de l’opinion. Mais ce n’est pas seulement cela. Pour les
Français, Jacques CHIRAC a fait partie de la vie politique française et
internationale et a occupé une place importante dans leur vie personnelle.
Qu’on
ait soutenu et approuvé son action ou, à l’inverse, que l’on s’y soit opposé
dans le respect des règles démocratiques, un élément significatif me semble
devoir être retenu : toute action politique ne peut être menée qu’à partir
d’une organisation structurée. Le rôle des partis politiques est mis en
évidence.
Jacques
CHIRAC n’a pu réussir le parcours qui fut le sien qu’en s’appuyant sur un
collectif.
Depuis
la libération, en 1944, la Droite libérale française a connu plusieurs
appellations, du RPF aux Républicains en passant par l’UNR, le RPR ou l’UMP. La
base idéologique est demeurée identique. Seul le nom a changé.
Depuis
trois ans, certains s’emploient à convaincre les Français que la Gauche et la
Droite n’ont plus de raisons de s’opposer et que les partis politiques sont
devenus inutiles. L’opinion, sensible à ce discours, exprime son désintérêt
pour la vie politique et cela se traduit par une augmentation significative du
nombre d’abstentionnistes dans les élections ou par la naissance de mouvements
spontanés qui entraînent souvent la violence.
Jacques
CHIRAC, comme François MITTERRAND avec le Parti Socialiste, savait l’importance
du parti pour gagner une élection puis pour soutenir l’action engagée.
On
me dira que c’est en récusant le rôle des partis que l’actuel Président de la
République a gagné son élection.
Qu’on
ne se méprenne pas : Monsieur MACRON s’est engagé dans la bataille
politique en séduisant et en débauchant des hommes et des femmes appartenant
alors sans équivoque à une famille politique. Il a créé ce mouvement des « marcheurs »
qui fonctionne comme un parti politique. J’ajouterai : sans démocratie
interne. Le dernier exemple, celui des investitures pour les élections
municipales, en témoigne.
Si,
ce faisant, ce mouvement abandonnait son fonctionnement autoritaire et menait
une politique contre les injustices sociales, on pourrait s’en satisfaire. Au
contraire, le libéro-mondialisme qui l’anime entraîne l’accroissement des
inégalités. Cela ne peut que susciter l’opposition de celles et de ceux qui
sont attachés à la solidarité.
Aujourd’hui,
la Gauche s’emploie à relever le défi, en même temps qu’elle se reconstruit.
Les hommes passent, les valeurs demeurent.