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jeudi 19 septembre 2019

Immigration


Dussé-je être accusé de poursuivre le Président de la République de ma vindicte, j’en prends le risque en dénonçant, après d’autres, les propos inadmissibles de Monsieur MACRON tenus lundi soir devant les parlementaires qui le soutiennent.

Le Chef de l’Etat, sans doute inspiré par Monsieur SARKOZY qu’il voit régulièrement, a cru bon de faire pencher encore plus à droite le macronisme en dénonçant l’immigration dont nous serions victimes. C’est proprement scandaleux.

Quand un ministre, Monsieur DENORMANDIE, dénonce le « tourisme médical » des étrangers, quand Madame NDIAYE, porte-parole du Gouvernement, nous dit que « la France doit s’armer face aux migrations », on se demande si l’extrême-droite n’est pas devenue majoritaire dans notre pays.

En condamnant ainsi cette nouvelle orientation de l’Exécutif, je ne fais pas preuve d’angélisme. Il y a de réels problèmes liés à l’immigration telle qu’elle est reçue en France. Trop de nos concitoyens la perçoivent comme facteur de dangers.

Alors, puisqu’il y a des problèmes, le pouvoir en place gagnerait en reconnaissance s’il défendait les solutions qui, jusqu’alors, n’ont pas été mises en œuvre.

Reconnaissons d’abord que ce qui touche à l’immigration ne concerne pas que la France. D’autres pays y sont confrontés.

Nous avons la chance d’être membre de l’Union Européenne. Les gouvernements des Etats membres se grandiraient en décidant d’une véritable politique européenne de l’immigration. On est loin d’y être. On a même tendance à s’en éloigner depuis que la nouvelle Commission Européenne compte dans ses rangs une commissaire chargée de « défendre le mode de vie européen ». Mais il n’est pas trop tard pour corriger les effets de ce choix si le Conseil européen fixe les bonnes orientations en la matière.

Au plan international, le Haut Commissariat pour les réfugiés, agence des Nations Unies, devrait pouvoir intervenir plus efficacement si les Etats constitutifs de l’ONU et leurs dirigeants en décidaient.

Enfin, en France, notre Gouvernement ferait mieux de se préoccuper de l’accueil, de l’hébergement, de la formation de celles et de ceux qui fuient leur pays d’origine pour venir en France plutôt que de faire des amalgames nauséabonds.

Tous les défenseurs des libertés, de la Démocratie, de la dignité humaine ne manqueront pas de faire connaître leur désapprobation de la ligne que semble choisir le Chef de l’Etat.