Mon quotidien régional préféré annonce
dans l’édition de ce lundi : « Le Président a répondu à nos
questions », titre accompagné d’une photo en pleine première page de
Monsieur MACRON.
Curieux, je me précipite vers les pages intérieures
annoncées, impatient de découvrir l’approche du Chef de l’État sur les sujets
qui préoccupent nos concitoyens.
Mais là, surprise : l’Élysée ayant
souhaité relire les propos du Président de la République, il n’y aura pas
d’interview mais des citations de Monsieur MACRON.
Surprise et déception car l’occasion
était bonne pour le Chef de l’État d’expliquer sa politique et ses intentions.
Il faudra donc attendre de constater, après coup, ce que Jupiter aura décidé.
Parce que des questions, il y en avait
beaucoup. Personnellement, j’en aurais eu quelques-unes et ma liste n’est pas
exhaustive. « Allez-vous continuer de permettre aux plus riches de
s’enrichir encore davantage ? ».
C’est ce qui ressort d’une étude publiée
il y a quelques jours : les hauts revenus progressent beaucoup plus vite
que ceux des salariés des secteurs public et privé.
La récente augmentation des carburants
met l’accent sur les difficultés rencontrées par les Français les plus modestes
en matière de pouvoir d’achat. Les mesures budgétaires mises en œuvre par le
Gouvernement creusent les inégalités. D’où ma question : « Le mot
« égalité » dans la devise de la République est-il dénué de
sens ? ».
Les retraités, à titre individuel et
collectivement au travers d’organisations représentatives, expriment leurs
« ras-le-bol » d’être considérés comme les « vaches à
lait » d’un système qui a choisi d’abandonner l’impôt sur la fortune en
même temps qu’il supprimait l’allocation logement et qu’il augmentait
significativement la CSG.
« Que comptez-vous faire pour
retrouver la confiance de ce corps social, les retraités, qui a largement voté
pour vous et contribué à votre accession au pouvoir ? ».
Le dernier remaniement gouvernemental
justifierait aussi quelques éclaircissements.
Ainsi, « pourquoi deux anciennes
collaboratrices du Groupe Danone se retrouvent-elles membres du
Gouvernement ? ». Manifestement, comme le déplorait Monsieur HULOT,
en annonçant sa démission, les lobbies agro-alimentaires ont réussi à s’infiltrer
dans les rouages de l’État.
« L’école de la République
doit-elle être un lieu de contrôle policier ? ». Le dispositif
annoncé par le Ministre de l’Intérieur est particulièrement démagogique. Il
peut satisfaire, dans un premier abord, les partisans du « tout
sécurité ». Il ne peut qu’inquiéter celles et ceux qui attendent de
l’École qu’elle joue pleinement son rôle de transmetteur des savoirs.
Nous n’aurons donc pas de réponses
présidentielles aux questions du moment. Il faudra attendre le bon-vouloir
jupitérien pour en savoir plus.