Après « l’affaire Benalla » qui a alimenté la chronique
politique française pendant quelques semaines, à partir de la mi-juillet, nous
sommes entrés dans l’ère de « l’affaire Mélenchon ».
Combien de temps durera-t-elle ? On ne peut pas répondre à
cette question. Cela dépendra d’abord de la manière dont Monsieur MELENCHON
lui-même alimentera son « martyre ».
Il importe de ne pas perdre de vue la situation judiciaire dans
laquelle on se trouve : si deux enquêtes préliminaires sont engagées,
elles le sont sur des faits réels et susceptibles de faire l’objet d’une
condamnation. Ces enquêtes concernent des « anomalies » constatées
dans les comptes de campagne du candidat à la présidentielle, pour l’une et des
emplois fictifs d’assistants parlementaires au Parlement européen pour l’autre.
La procédure est respectée quand une perquisition est menée dans le
cadre de ces enquêtes.
Bien que personne ne soit au-dessus des lois, on pourrait cependant
imaginer qu’un tel acte, quand il concerne une formation politique et ses
responsables, dans une démocratie, soit assortie de conditions. L’immunité
parlementaire ne permet pas l’arrestation d’un député ou d’un sénateur tant
qu’elle n’est pas levée. La perquisition dans les locaux d’un parti pourrait
faire l’objet d’une autorisation préalable donnée par une autorité politique.
Au-delà de l’action judiciaire engagée, il est inadmissible qu’un
responsable politique, qui plus est ayant prétendu exercer des fonctions à la
tête de l’État, s’en prenne, comme ce fut le cas, à des fonctionnaires de
police, à un magistrat, à une journaliste à l’accent du sud-ouest.
Rien que pour cela, Monsieur MELENCHON est condamnable du point de
vue de l’éthique. Quand on prétend représenter le peuple il faut d’abord et
avant tout respecter les règles de notre République.
Il est vrai que de se revendiquer de l’insoumission traduit déjà
une volonté de contestation outrancière. Fort heureusement, nos institutions ne
sont pas bafouées au point qu’il faudrait entrer en résistance clandestine pour
les défendre.
Le ralliement récent de quelques socialistes au mélenchonisme prend
tout son sel, eu égard au positionnement du leader. Le PS n’est pas parfait.
Cependant, il ne tolèrerait pas en son sein une attitude aussi éloignée des
principes de la République.