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lundi 14 mai 2018

Un rendez-vous manqué pour l'Europe


Attentat terroriste à Paris, grève à la SNCF qui dure, évacuation policière des universités, situation préoccupante au Moyen Orient : nombreux sont les sujets susceptibles de retenir l’attention de l’opinion publique française.

C’est sans doute pour cela que l’opposition de la France et de son gouvernement à un congé parental mieux rémunéré est passé quasi-inaperçue.

Il s’agit d’un projet de directive dénommée « équilibre entre vie professionnelle et vie privée ». La France, avec quelques autres pays de l’Union Européenne bloque la discussion de ce projet porté par la Commission Européenne. Elle a même pris la tête du mouvement hostile à une harmonisation européenne du congé parental.

C’est une illustration supplémentaire du positionnement libéral et antisocial du macronisme.

La France a été l’un des six pays fondateurs de la Communauté Economique Européenne en 1957. C’est même un gouvernement socialiste présidé par Guy MOLLET, qui a signé le traité de création de cette C.E.E., le traité de Rome.

C’est dire l’attachement des Socialistes à ce qu’allait devenir l’Union Européenne après plusieurs procédures d’élargissement qui ont fait passer de 6 à 28 Etats membres (27 aujourd’hui avec le départ de la Grande-Bretagne).

Cet attachement, les Socialistes l’ont concrétisé par une volonté permanente de compléter l’Europe économique, initialement créée, par l’Europe sociale.

Le projet de directive sur le congé parental serait une occasion de faire un petit pas vers une harmonisation des politiques sociales dans l’ensemble des pays de l’Union. Cela semble compromis puisque Monsieur MACRON trompe une fois de plus les hommes et les femmes de gauche qui l’ont soutenu. Il préconise « une Europe qui protège » mais s’oppose à ce qui pourrait y contribuer.

Dans un an, nous serons en pleine campagne électorale pour le renouvellement du Parlement Européen. Chacune des formations politiques s’y préparent. Les macronistes n’échappent pas à la règle.

D’ores et déjà, on peut dire que le slogan « ni de droite, ni de gauche » qui a séduit en 2017 n’aura plus de crédibilité. Celui de la nécessité d’une Europe Sociale portée par les Socialistes prendra tout son sens.