Les
Corses ont voté ce dimanche.
Une
large majorité de votants s’est prononcée en faveur d’une coalition
nationaliste dans laquelle on trouve des indépendantistes et des autonomistes.
L’approche différente de ces deux courants de pensée ne manquera pas
d’alimenter un débat cornélien sur l’avenir de l’île.
On
a connu cela en Algérie à la fin des années 40 et jusqu’au déclenchement de la
guerre d’indépendance, le 1er Novembre 1954.
L’avenir
de la Corse sera-t-il marqué par le même processus. Il est bien entendu trop
tôt pour le dire. La situation en Catalogne doit être regardée de près par ceux
qui, en Corse, revendiquent la reconnaissance du peuple Corse.
Rappelons
que ces élections sont la conséquence d’une politique mise en œuvre par des
gouvernements socialistes depuis 1982. Il s’agissait, et il s’agit encore, de
tenir compte des aspirations des citoyens de Corse.
Or,
force est de constater que 48 % des électeurs concernés ne se sont pas
déplacés. On peut en déduire, sans risque de se tromper, que le plus grand
nombre de ces abstentionnistes est en désaccord avec les thèses défendues par
les nationalistes.
Quelle
que soit l’évolution du statut de la Corse, pour l’heure toujours l’une des
régions françaises, une question méritera d’être clarifiée, et le plus tôt sera
le mieux : celle du régime fiscal de ce territoire qui bénéficie d’une
situation privilégiée en regard des autres collectivités de la République.
L’autonomie
ou l’indépendance ont un prix. Il n’appartiendra plus aux Nordistes ou aux
Franciliens ou aux habitants des autres régions françaises de participer
davantage au développement de la Corse.
Je
suis favorable à la solidarité nationale, et le Nord dans ce domaine, n’a
jamais failli. Les Corses doivent bien intégrer que leurs revendications, pour
légitimes qu’elles soient, ne peuvent être satisfaites au détriment des autres
territoires.
Le
Gouvernement, le Président de la République, la majorité parlementaire qui les
soutient ont engagé, sans le dire, une remise en question de la
décentralisation. La manière dont ils géreront la situation corse sera
significative de la considération qu’ils portent à la responsabilité des élus
locaux.
Le
combat pour la défense de la Démocratie locale n’est pas terminé.