L’examen du budget 2018 de la France au
Parlement sera l’occasion d’y voir plus clair dans les objectifs politiques du
gouvernement et de la majorité qui le soutient.
Les institutions de la Ve République donnent au
Président un rôle majeur dans les choix politiques qui sont faits. On n’imagine
pas pour l’instant, un Député macroniste élu il y a quatre mois en bénéficiant
de l’élection présidentielle, remettre en question les décisions de l’Elysée.
On amuse la galerie, et les médias se prêtent
au jeu, en évoquant des amendements déposés par des députés macronistes pour
atténuer les effets de la suppression de l’ISF.
Le Chef de l’Etat se garde bien d’évoquer son
premier budget, laissant ses ministres s’en charger. Ils le feront au fur et à
mesure de la discussion des crédits de telle ou telle administration :
éducation, santé, solidarité pour n’en citer que quelques unes.
Ce sont d’abord les recettes proposées par le
gouvernement qui font l’objet du débat parlementaire. C’est un Ministre de
droite qui les défend, M. DARMANIN. J’ai bien dit de droite car c’est lui même
qui revendiquait mardi dernier encore son appartenance au parti de M. SARKOZY,
Les Républicains, alors que ces derniers voudraient l’en exclure.
Parmi ces recettes, on sait ce qu’il en est des
intentions du gouvernement pour ce qui concerne l’ISF, la taxe d’habitation ou
la CSG. Toutes les conséquences des mesures envisagées qui pèseront sur la
fiscalité des ménages sont encore mal appréciées. Il pourrait y avoir des
mauvaises surprises.
Viendront ensuite l’examen et le vote des
crédits consacrés aux différentes interventions de l’Etat. Ce ne sera pas
facile pour les ministres qui en ont la responsabilité d’expliquer la baisse de
moyens et la suppression de postes de fonctionnaires dans des domaines
d’importance comme le logement, les transports, les sports, la solidarité et la
santé, l’écologie.
A l’occasion d’un récent colloque sur le thème
« 2017, la révolution de velours », des spécialistes de l’analyse
électorale ont démontré ce que la victoire de M. MACRON devait à l’électorat de
droite.
On ne peut pas être surpris de voir le libéral
qui sommeillait en lui et dont il ne devait pas faire état quand il était
auprès de François HOLLANDE, devenir, naturellement, le « Président des
riches ».