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mardi 9 mai 2017

Reconstruire le Parti Socialiste et la Gauche

L’élection de Monsieur Macron, ce dimanche 7 mai 2017 constituera, incontestablement, un événement historique à bien des égards.

Cette élection, bien que fortement prévisible en regard des sondages qui l’ont précédée, a néanmoins suscité un soulagement pour tous ceux qui craignaient l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.

Si, compte tenu des résultats obtenus par cette dernière, les partis dit « de gouvernement », le Parti Socialiste et la Droite, mais aussi le Président élu et son mouvement « En marche » ne se mettent pas en situation, ensemble ou séparément, de diminuer la montée du fascisme, nous porterons une très lourde responsabilité devant l’Histoire.

La première étape est donc désormais franchie. Il convient de préparer la suivante : les élections législatives des 11 et 18 juin. Dans un mois.

On va nous parler désormais, de « majorité présidentielle ». Mais, quelle est la majorité présidentielle en mai 2017 ?

Est-ce celle du 1er tour, le 23 avril, qui rassemble Monsieur De Villepin, ancien Premier Ministre de Jacques Chirac, Robert Hue, ancien Secrétaire Général du Parti Communiste, et quelques socialistes, tous ayant choisi d’abandonner leurs familles d’origine ?

Est-ce celle du second tour où sont venus s’arrimer le Parti Socialiste, le Parti Communiste, la Droite de Messieurs Fillon, Juppé et Sarkozy ?

On mesure aisément l’hétérogénéité du « conglomérat » ainsi constitué.

Même si le Président nouvellement élu réussissait la synthèse de toutes ces sensibilités fort différentes, on mesure à l’avance la fragilité d’une telle majorité. Il suffit de se rappeler comment s’est déroulé le quinquennat de François Hollande au cours duquel des députés socialistes, élus dans la continuité de l’élection présidentielle de 2012, appartenant au même parti que le Premier Ministre, le Parti Socialiste en l’occurrence, n’ont eu de cesse que de critiquer et de s’opposer à l’action du gouvernement.

Comment pourrait-il en être autrement avec une majorité parlementaire aussi hétéroclite que celle qui a permis de battre l’extrême droite.

La France n’est pas l’Allemagne : un gouvernement de coalition constitué de progressistes et de conservateurs ne serait pas viable. Il faudrait que Monsieur Macron dispose d’une capacité et d’un sens politique de très haut niveau (ce dont il n’a pas toujours fait preuve pendant sa campagne) pour réussir, pendant cinq ans, à diriger le pays sans que cette majorité de circonstance n’aille vers un éclatement.

S’il est indispensable de connaître rapidement les choix du nouveau Président, il est tout autant indispensable que le Parti Socialiste arrête une ligne d’action claire et nette.

Pour ce faire, il ne devra pas s’exonérer de valoriser le bilan du quinquennat écoulé. Plusieurs observateurs s’accordent à reconnaître que, s’ils arrivent trop tard, des résultats positifs apparaissent.

C’est dire qu'aujourd’hui, ceux qui nous ont « emmenés dans le mur » doivent se montrer discrets. C’est à partir de là que la reconstruction pourra commencer.