L’élection
de Monsieur Macron, ce dimanche 7 mai 2017 constituera, incontestablement, un
événement historique à bien des égards.
Cette
élection, bien que fortement prévisible en regard des sondages qui l’ont précédée,
a néanmoins suscité un soulagement pour tous ceux qui craignaient l’arrivée de
l’extrême droite au pouvoir.
Si, compte
tenu des résultats obtenus par cette dernière, les partis dit « de
gouvernement », le Parti Socialiste et la Droite, mais aussi le Président
élu et son mouvement « En marche » ne se mettent pas en situation,
ensemble ou séparément, de diminuer la montée du fascisme, nous porterons une
très lourde responsabilité devant l’Histoire.
La première
étape est donc désormais franchie. Il convient de préparer la suivante :
les élections législatives des 11 et 18 juin. Dans un mois.
On va nous
parler désormais, de « majorité présidentielle ». Mais, quelle est la
majorité présidentielle en mai 2017 ?
Est-ce
celle du 1er tour, le 23 avril, qui rassemble Monsieur De Villepin,
ancien Premier Ministre de Jacques Chirac, Robert Hue, ancien Secrétaire
Général du Parti Communiste, et quelques socialistes, tous ayant choisi
d’abandonner leurs familles d’origine ?
Est-ce
celle du second tour où sont venus s’arrimer le Parti Socialiste, le Parti
Communiste, la Droite de Messieurs Fillon, Juppé et Sarkozy ?
On mesure
aisément l’hétérogénéité du « conglomérat » ainsi constitué.
Même si le
Président nouvellement élu réussissait la synthèse de toutes ces sensibilités
fort différentes, on mesure à l’avance la fragilité d’une telle majorité. Il
suffit de se rappeler comment s’est déroulé le quinquennat de François Hollande
au cours duquel des députés socialistes, élus dans la continuité de l’élection
présidentielle de 2012, appartenant au même parti que le Premier Ministre, le
Parti Socialiste en l’occurrence, n’ont eu de cesse que de critiquer et de
s’opposer à l’action du gouvernement.
Comment
pourrait-il en être autrement avec une majorité parlementaire aussi hétéroclite
que celle qui a permis de battre l’extrême droite.
La France
n’est pas l’Allemagne : un gouvernement de coalition constitué de
progressistes et de conservateurs ne serait pas viable. Il faudrait que
Monsieur Macron dispose d’une capacité et d’un sens politique de très haut
niveau (ce dont il n’a pas toujours fait preuve pendant sa campagne) pour
réussir, pendant cinq ans, à diriger le pays sans que cette majorité de
circonstance n’aille vers un éclatement.
S’il est
indispensable de connaître rapidement les choix du nouveau Président, il est
tout autant indispensable que le Parti Socialiste arrête une ligne d’action
claire et nette.
Pour ce
faire, il ne devra pas s’exonérer de valoriser le bilan du quinquennat écoulé.
Plusieurs observateurs s’accordent à reconnaître que, s’ils arrivent trop tard,
des résultats positifs apparaissent.
C’est dire qu'aujourd’hui, ceux qui nous ont « emmenés dans le mur » doivent se
montrer discrets. C’est à partir de là que la reconstruction pourra commencer.