La
nomination du Premier Ministre nous aura permis de découvrir une fonction
nouvelle du Président de la République, celle de « maître des
horloges » bien qu’elle ne figure pas dans le Titre II de la Constitution. C ’est
ainsi qu’est expliqué le retard de plusieurs heures dans cette nomination.
En réalité,
il y a de fortes chances que ces heures d’attente ont été causées par des
difficultés de prévenir les insatisfactions créées par la nomination de
Monsieur Philippe.
Même si,
depuis quelques jours, et encore plus fortement ce matin, le nom du désormais
Premier Ministre circulait à travers les médias, comment ne pas être interpelé,
quand on est à gauche, par la nomination de cet homme de droite.
Ce ne sont
pas les quelques mois de soutien à Michel Rocard, il y a une vingtaine
d’années, qui en font un garant du progrès et de la justice sociale.
Son
engagement à l’UMP puis au parti « les Républicains » depuis 2002
font de lui l’archétype de l’homme de droite.
Quand on
est attaché à la République, et je le suis, respectueux de la Démocratie, et je
le suis tout autant, on ne peut que souhaiter la réussite de la France et donc
du quinquennat qui commence.
Reste
ensuite à apprécier la méthode retenue, la politique choisie pour parvenir à
cette réussite. Là, les choix qui sont offerts peuvent être analysés
différemment selon sa sensibilité.
Néanmoins,
quelques principes de base ne peuvent pas être transgressés : il n’est pas
possible d’être en même temps progressiste et libéral ou conservateur, de
gauche et de droite, sauf à être une girouette. On sait cependant depuis Edgar
Faure que « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ».
Or,
incontestablement, depuis quelques semaines, le vent politique a provoqué
quelques tourbillons, tant à gauche qu’à droite.
La
composition du gouvernement, dans les prochaines 24 ou 48 heures, les premières
déclarations du Premier Ministre nous en diront davantage.
Le Parti
Socialiste et ses candidats doivent dire avec force aux Français qu’ils sont
les seuls susceptibles de défendre les acquis de la législature qui s’achève
mais aussi, forts de l’expérience de ces cinq années écoulées, pour proposer
des améliorations à ce qui existe.
Pour les
Socialistes, plus que jamais, il faut garder le cap.