Une fois
n’est pas coutume, je suis pleinement d’accord avec les commentateurs de la vie
politique française : la campagne présidentielle est entrée dans sa phase
active au cours de ce week-end.
Les
élucubrations injurieuses de Jean-Luc Mélenchon n’ont pas spécialement retenu
mon attention. Rien de nouveau sinon la confirmation de sa haine, le mot n’est
pas trop fort, vis-à-vis du Parti Socialiste qui aura pourtant été son
tremplin.
On le
comprendra aisément, puisque tel est mon choix, celui de la raison, le meeting
de Benoît Hamon, à Paris, hier après-midi a plus spécialement suscité mon
intérêt.
La forme
m’a rappelé le Bourget, en janvier 2012. Ce jour là, François Hollande avait
tenu en haleine son auditoire en déroulant un projet présidentiel qui sera
choisi par une majorité de Français trois mois plus tard. Ce jour-là celui qui
allait devenir Président de la République ne disposait malheureusement pas de
tous les éléments sur la réalité de la situation économique de la France.
Au cours
des cinq années écoulées, il lui aura fallu adapter les ambitions d’alors, ce
qui a entraîné la déception d’un certain nombre d’électeurs de Gauche.
Aujourd’hui,
Benoît Hamon a la chance de pouvoir s’appuyer sur l’expérience du Président
dont il a été un des Ministres et sur le bilan d’un gouvernement dont il
devrait s’inspirer davantage.
Néanmoins,
il a su tenir un discours qui plaira aux électeurs de gauche. Toutes les
propositions qu’il a déroulées répondent à l’attente du moment. C’est l’idéal
espéré. Restera la réalité de l’action qui suivra son élection si elle
intervient le 7 mai.
Devant cet
affichage d’une politique de gauche renouvelée et adaptée, le marcheur de
service, le tenant du « ni-ni » continue d’afficher son image de
premier de la classe qui sait tout.
Il prétend
« servir son pays ». Est-ce en instaurant un système scolaire à deux
vitesses qui laisserait les chefs d’établissement choisir leurs
professeurs ?
Est-ce en
mettant fin à l’impôt de solidarité sur la fortune ?
Est-ce en
supprimant 120 000 postes de fonctionnaires sans préciser d’ailleurs dans
quelles administrations ?
Est-ce en
contestant le rôle prépondérant du dialogue social pour garantir les droits des
salariés ?
Les hommes
et les femmes de gauche, attachés au progrès social dans notre société qui se
laisseraient tenter par ces théories alambiquées, risquent une profonde
désillusion.
C'est redire l'importance du premier tour. Le vote utile c'est, plus que jamais, de permettre à la Gauche d'être présente au deuxième tour et, ainsi, d'éviter le choix entre le fascisme et le libéralisme.