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vendredi 5 février 2016

Agir ou subir

Nous y sommes. Le débat parlementaire s’ouvre aujourd’hui sur le projet de réforme constitutionnel proposé par le gouvernement pour mieux lutter contre le terrorisme.

Car là doit être l’essentiel des préoccupations de la France et des Français : lutter contre le terrorisme.

Au-delà de cet objectif national, doit être également présent dans nos esprits l’impérieuse nécessité de mettre fin, partout dans le Monde, à toutes ces guerres qui font des dizaines de milliers de morts et qui puisent leurs raisons d’être dans le fanatisme religieux. Car tout est là : la religion, les religions entraînent à travers le Monde des guerres idéologiques dont l’humanité pourrait se dispenser si la raison l’emportait. Mais il y a tant à faire pour en arriver là que, parfois, le découragement et le fatalisme prennent le dessus.

Or, il n’est pas question de baisser les bras. C’est, j’en suis convaincu, cette volonté qui anime le Gouvernement et le Président de la République quand ils affrontent une partie de l’opinion, de gauche comme de droite, hostile aux mesures proposées.

Je n’argumenterai pas à nouveau sur l’état d’urgence ou la déchéance de nationalité. Sur ces questions, toutes les démonstrations possibles ont été données en faveur ou contre ces dispositions.

Tous les raisonnements entendus à l’encontre du dispositif envisagé ne répondent jamais à la question de base : doit-on subir de nouveaux actes terroristes avant de mettre en œuvre des processus d’éradication ou doit-on agir préventivement ?

Comme en médecine, la prévention est la première action à établir. C’est la voix choisie par l’Exécutif.

Nos institutions démocratiques confient au pouvoir législatif la décision finale. C’est donc à l’Assemblée Nationale puis au Sénat qu’il revient désormais de dire ce que veut la Nation à travers ses représentants.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis sont partagés, tant dans les rangs de la majorité que dans ceux de l’opposition. Difficile donc de faire un pronostic. C’est aux Parlementaires qu’il appartiendra de répondre à cette même question : subir ou agir ?

Les deux sujets traités dans le projet de loi sont de nature complètement différente. Dans un Etat de droit comme le nôtre, la constitutionnalisation de l’état d’urgence est assurément une garantie pour nos libertés.

Cette même Constitution, en définissant le domaine de la loi dans son article 34, laisse au législateur la capacité de traiter de la nationalité.

On voit bien où sont les priorités et, pour reprendre l’expression consacrée, souhaitons que le Gouvernement s’en remette à la sagesse du Parlement.