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vendredi 21 mars 2014

Fausse indignation

Quand un justiciable, c'est-à-dire une personne qui peut se prévaloir de la justice, est en désaccord avec l’autorité judiciaire, il a le droit de le dire, même publiquement. Il peut aussi utiliser les voies de recours prévues dans notre droit.

Quand ce justiciable a exercé les plus hautes responsabilités de l’Etat, ses propos seront forcément appréciés à l’aune des fonctions antérieures qu’il assumait.

En d’autres termes, un ancien Président de la République ne peut pas se permettre de porter des accusations sur le fonctionnement de nos institutions. S’il le fait, il suscite forcément de vives réactions de la part de ceux qui ont en charge les dossiers concernés par les attaques.

Rappelons que la présomption d’innocence est la base fondamentale de toute instruction.

Dans le cas présent Monsieur Sarkozy n’est pas accusé, encore moins condamné.

Des affaires qui le concernent, cinq je crois, ont amené des magistrats à rechercher des éléments susceptibles d’éclairer complètement la justice.

Ces magistrats, les juges d’instructions notamment, doivent veiller à instruire ces affaires, à charge et à décharge. Ils doivent également garantir le secret de l’instruction.

Incontestablement, des fuites ont permis à la presse de dévoiler une partie du contenu des écoutes téléphoniques demandées par les juges, en toute légalité.

Cherchons sereinement les responsables de ces fuites et cessons d’y voir un complot permanent d’un prétendu « cabinet noir ».

Monsieur Sarkozy est donc particulièrement mal venu de s’indigner comme il le fait dans un quotidien national.

Ce long plaidoyer ne fera pas oublier l’interventionnisme qui fut le sien au cours de son quinquennat, tant pour ce qui concerne la justice que la police ou les médias publics.

On connaît la tactique : pour faire perdre de vue le problème posé, on en suscite un nouveau. Cela a pour conséquence de créer la plus grande confusion.

L’opinion ne s’y retrouve plus. C’est le but recherché. Ne tombons pas dans le piège.