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lundi 13 octobre 2025

Le sens des responsabilités

Depuis hier soir, la France a, à nouveau, un Gouvernement. La question qui est sur toutes les lèvres des observateurs et acteurs politiques c’est : combien de temps durera-t-il ?

La réponse est évidente : c’est le Gouvernement lui-même qui déterminera cette durée. C’est le Premier Ministre, dans son discours de politique générale devant l’Assemblée Nationale, prévu demain, qui apportera la réponse. En réalité, c’est le Président de la République qui continue de vouloir jouer les premiers rôles. La composition de ce nouveau Gouvernement en est la démonstration. C’est la macronie qui continue d’occuper les principales responsabilités ministérielles. La présence de Ministres issus des Républicains de Monsieur RETAILLEAU nous conforte dans l’idée que nous avons un gouvernement de droite. Leur exclusion immédiate par le président de LR ne trompe personne.

La volonté de rupture affichée par Sébastien LECORNU ne se traduit pas dans le maintien de Rachida DATI ou Gérald DARMANIN dans l’équipe gouvernementale.

Telle est la situation particulièrement confuse depuis que le Chef de l’Etat n’a pas admis son échec aux élections législatives, tant celles de 2022 (la macronie avait perdu la majorité à l’Assemblée Nationale), que celles qui ont fait suite à la dissolution irresponsable de 2024 qui ont davantage encore diminué le crédit de la macronie. Une chose est sûre : quelle que soit la composition du Gouvernement et l’appartenance politique du Premier Ministre, il n’y a pas de majorité pour le soutenir.

L’exercice est donc désormais d’éviter un vote de défiance ou de censure, sauf à précipiter une nouvelle dissolution. Les motions de censure annoncées avant même que l’on connaisse les intentions et les propositions budgétaires du Gouvernement découlent d’une stratégie irresponsable. Les Socialistes n’ont pas retenu cette hypothèse pour l’instant. 

Le discours de politique générale sera donc déterminant. Si le Premier Ministre veut durer il sait qu’il doit apporter des réponses satisfaisantes sur au moins quatre points : le non-recours au 49.3, les retraites, la justice fiscale, le pouvoir d’achat. Si ces réponses sont satisfaisantes, la censure a priori ne se justifie pas. Il faudra bien entendu s’assurer que des votes, à l’Assemblée Nationale, donnent une réalité législative à ces intentions.

S’agira-t-il d’une évolution de nos institutions qui fera de la recherche du compromis une nouvelle méthode de gouvernance ? La réponse en sera donnée rapidement. Les Socialistes se sont inscrits dans cette démarche. Cela ne signifie pas qu’ils renoncent à une transformation en profondeur de la société dans laquelle nous vivons. La Démocratie, les libertés, la justice sociale demeurent plus que jamais les valeurs de référence. Le sens des responsabilités l’a emporté sur les intérêts partisans immédiats. Cela mérite d’être salué.

jeudi 9 octobre 2025

Une étape après l’autre

Comme le tour de France, la politique française avance par étape. Chacune a ses difficultés, ses surprises, ses évènements inattendus. La démission de Sébastien LECORNU, quelques heures après la nomination de son gouvernement, en constitue le dernier avatar. Une nouvelle étape s’est à nouveau engagée, celle d’une mission de concertation menée par le Premier Ministre démissionnaire. L’objectif a été de recenser les sujets sur lesquels il faudra un compromis si l’on veut éviter le vote d’une motion de censure dans les jours qui suivront la nomination d’un nouveau gouvernement.

Selon le Premier Ministre conciliateur il semble qu’il y ait une majorité de députés qui ne souhaite pas la dissolution de l’Assemblée Nationale. Dont acte. Cela reste à vérifier car, si dissolution il y avait, ce ne serait que la conséquence de l’impossibilité de voter un budget.

L’extrême-droite lepéniste et les mélenchonistes ont refusé de participer à une rencontre avec Sébastien LECORNU. Ils n’ont fait que confirmer leur volonté de remettre en question nos institutions qui sont pourtant garantes du fonctionnement démocratique de notre République. L’autoritarisme qui caractérise ces deux organisations se retrouverait à l’échelle du pays si elles étaient en situation de gouverner. Les candidats du Rassemblement National et des Insoumis seront ceux qu’il faudra battre dans les élections à venir. 

La nouvelle étape qui se profile sera la nomination d’un nouveau Premier Ministre. Le choix du Président de la République sera fort intéressant à analyser. Y aura-t-il cohabitation s’il est fait appel à un Chef de gouvernement issu de la Gauche ? La personnalité du Chef de l’Etat laisse peu de crédibilité à cette hypothèse. Mais, en politique, rien n’est jamais définitif et tout est toujours possible. Attendons donc de voir qui sera sur la ligne de départ.

Le renoncement au recours au 49.3 qui figurait dans les intentions de Sébastien LECORNU pourrait constituer un acquis. On voit mal son successeur, surtout si c’est lui-même, ne pas reprendre à son compte cet objectif. Il faudra certes que les Républicains de Bruno RETAILLEAU concèdent que cette disposition décidée par le Général DE GAULLE n’est pas adaptée à la situation présente. 

La question des retraites constitue, semble-t-il, un sujet de débat au sein de la macronie et de ses « alliés ». Plusieurs voix se sont exprimées afin que ce problème soit examiné à nouveau, soit après suspension du dispositif mis en œuvre sans vote du Parlement, soit avec des perspectives très clairement annoncées de mener un débat sur le financement de notre protection sociale. Il faut d’ailleurs avoir présent à l’esprit que ce n’est pas le financement des retraites qui connaît le plus grand déficit mais celui des dépenses de santé.

Incontestablement, les responsables Socialistes qui ont dialogué avec le Premier Ministre ont obtenu des avancées qui, bien entendu, devront être actées, dans la loi et dans le fonctionnement parlementaire. D’autres étapes vont s’enchaîner. Nos concitoyens qui aspirent à une autre politique peuvent faire confiance à la Gauche responsable.