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jeudi 11 décembre 2025

Une bonne stratégie

Il faudra attendre encore quelques jours, jusqu’à mardi prochain, pour être assuré que la (bonne) stratégie mise en œuvre par le Parti Socialiste, celle de la recherche d’un compromis sur le budget de la Sécurité Sociale, aura porté ses fruits. Assurément, elle aura été celle qu’il fallait suivre si on se réfère au vote du 9 décembre. Une majorité a adopté un document budgétaire dans lequel on retrouve la satisfaction des demandes portées par le PS : suspension de la réforme des retraites, augmentation du taux de la CSG sur certains placements financiers, abandon de la hausse des franchises médicales et gel des pensions et des prestations sociales.

Les députés socialistes, sur décision de la direction du Parti, ont donc voté ce PLFSS. Six d’entre eux n’ont pas respecté cette décision prise pourtant dans le respect des règles du PS. Ils se sont abstenus. Entre 2012 et 2017, pendant le quinquennat de François HOLLANDE, des députés n’ont pas respecté le fonctionnement démocratique de leur Parti. On voit où cela nous a conduits. Les frondeurs ont eu leur temps. Il ne faut pas retomber dans ce genre de travers. En démocratie, c’est la majorité (ce peut être l’unanimité) qui décide. On peut ne pas approuver cette décision, défendre les arguments qui permettraient d’opter pour un autre choix mais, lorsque celui-ci est arrêté, on en respecte l’application.

Pour en revenir au vote du PLFSS, sachons qu’il s’agissait d’une deuxième lecture à l’Assemblée Nationale. Le Sénat doit à nouveau examiner ce texte avant que le vote définitif n’intervienne à l’Assemblée Nationale. Il est prévu le 16 décembre. On prête à la majorité sénatoriale de droite l’intention de rejeter d’emblée le projet selon une procédure parlementaire dénommée « question préalable ». Ce serait une bonne chose. Alors les députés pourront confirmer leur vote du 9 décembre. On imagine mal que certains changent d’avis même si, en politique, rien n’est jamais définitif. 

Si le vote des députés intervenu le 9 décembre dernier n’a pas révélé des surprises notoires, il a cependant apporté des confirmations de quelques analyses.

L’extrême-droite et l’extrême-gauche se sont alliées pour rejeter le texte. Pour ces deux organisations, le RN et LFI, le chaos institutionnel est le terreau de leurs ambitions. Ils n’hésitent pas à additionner leurs forces dans le seul but de servir leurs intérêts partisans au détriment de ceux des Françaises et des Français.

Plusieurs députés de la droite républicaine de Bruno RETAILLEAU n’ont pas suivi les consignes de leur responsable, celles de voter contre. Si l’on ajoute à cela le positionnement pro-RN de SARKOZY, on peut s’attendre à quelques évolutions dans ce camp politique. 

Enfin, on observera un retour du Parti Socialiste sur le devant de la scène. Les résultats obtenus dans le compromis trouvé avec le Gouvernement sont à mettre à son actif. Le chemin est encore long dans la reconquête d’une majorité de l’opinion. Un projet, un programme mobilisateur, un candidat en capacité d’être présent au second tour de l’élection présidentielle de 2027, tels sont désormais les objectifs.

lundi 8 décembre 2025

Deux évènements graves

Le débat budgétaire, notamment celui de la Sécurité Sociale, entre dans une phase déterminante cette semaine. Demain, mardi, les députés voteront sans que l’on puisse préjuger du résultat de ce vote. L’adoption vendredi du volet recettes pourrait laisser penser qu’il en sera de même pour l’ensemble de ce budget. Rien n’est sûr si l’on se réfère aux déclarations des RETAILLEAU ou PHILIPPE, jusqu’alors soutiens du Gouvernement marquant leur opposition au texte en l’état.

Les Députés socialistes sont appelés à voter ce budget par la direction du Parti compte tenu des avancées obtenues. Ces avancées résultent de la volonté de recherche d’un compromis manifestée par le PS depuis quelques semaines. L’absence de majorité à l’Assemblée Nationale justifie ce processus si on ne veut pas créer, comme l’espère certains, le chaos porteur de grands risques pour la Démocratie. C’est une bonne initiative que ce choix. Il suscitera des critiques, violentes, mensongères et démagogiques qui ont d’ailleurs largement commencé.

Ce « feuilleton » budgétaire ne doit pas masquer deux évènements d’une portée considérable pour notre avenir. Le premier peut être lu dans un livre publié par Nicolas SARKOZY. Le second nous arrive des Etats-Unis à partir d’un document de stratégie de sécurité nationale présenté par TRUMP vendredi dernier. 

En France, donc, un condamné de droit commun en l’occurrence ancien Président de la République, est emprisonné pour purger sa peine. Il y reste 20 jours avant d’être remis en liberté conditionnelle. Ce séjour lui donne matière à publier un livre dans lequel il évoque les conditions et le cadre de sa détention. Il n’hésite pas à délivrer un message politique à l’intention de la Droite qu’il invite à se rapprocher de l’extrême-droite et dénonce l’hypothèse d’un « front républicain » pour faire barrage au lepénisme. C’est une théorie déjà entendue chez le président de LR, Bruno RETAILLEAU, ou chez le président des députés LR, Laurent WAUQUIEZ. Des voix s’élèvent parmi les vrais Républicains de Droite. Michel BARNIER, Xavier BERTRAND ont exprimé leur désaccord avec cette position dangereuse. 

Quatre-vingts ans après la fin du nazisme qui a fait plus de 10 millions de morts, juifs et non-juifs, comment peut-on imaginer une alliance politique avec les héritiers de PÉTAIN, DORIOT, DÉAT et de quelques autres qui ont collaboré allégrement avec HITLER pour mettre fin à notre République, à notre Démocratie, à nos libertés. Au secours ! est-on tenté de crier pour secouer une opinion publique qui se laisse « embobiner » par les BARDELLA – LE PEN. Là est la vraie menace pour les Françaises et les Français.

Un autre danger se profile pour la France et pour l’Europe. Il réside dans la stratégie de sécurité nationale définie par le sinistre TRUMP. Non seulement, il porte des jugements inadmissibles sur une hypothétique évolution de la civilisation européenne mais il encourage l’accès au pouvoir des « partis patriotiques ». Comprenez l’extrême-droite en France.

Nous ne développerons pas davantage aujourd’hui les conséquences d’une telle stratégie. Espérons simplement que les Américains retrouveront les valeurs de la Liberté et de la Démocratie que l’Europe leur a apportées il y a plus de deux siècles.