Il faudra attendre encore quelques jours, jusqu’à mardi prochain, pour être assuré que la (bonne) stratégie mise en œuvre par le Parti Socialiste, celle de la recherche d’un compromis sur le budget de la Sécurité Sociale, aura porté ses fruits. Assurément, elle aura été celle qu’il fallait suivre si on se réfère au vote du 9 décembre. Une majorité a adopté un document budgétaire dans lequel on retrouve la satisfaction des demandes portées par le PS : suspension de la réforme des retraites, augmentation du taux de la CSG sur certains placements financiers, abandon de la hausse des franchises médicales et gel des pensions et des prestations sociales.
Les députés socialistes, sur décision de la direction du Parti, ont donc voté ce PLFSS. Six d’entre eux n’ont pas respecté cette décision prise pourtant dans le respect des règles du PS. Ils se sont abstenus. Entre 2012 et 2017, pendant le quinquennat de François HOLLANDE, des députés n’ont pas respecté le fonctionnement démocratique de leur Parti. On voit où cela nous a conduits. Les frondeurs ont eu leur temps. Il ne faut pas retomber dans ce genre de travers. En démocratie, c’est la majorité (ce peut être l’unanimité) qui décide. On peut ne pas approuver cette décision, défendre les arguments qui permettraient d’opter pour un autre choix mais, lorsque celui-ci est arrêté, on en respecte l’application.
Pour en revenir au vote du PLFSS, sachons qu’il s’agissait d’une deuxième lecture à l’Assemblée Nationale. Le Sénat doit à nouveau examiner ce texte avant que le vote définitif n’intervienne à l’Assemblée Nationale. Il est prévu le 16 décembre. On prête à la majorité sénatoriale de droite l’intention de rejeter d’emblée le projet selon une procédure parlementaire dénommée « question préalable ». Ce serait une bonne chose. Alors les députés pourront confirmer leur vote du 9 décembre. On imagine mal que certains changent d’avis même si, en politique, rien n’est jamais définitif.
Si le vote des députés intervenu le 9 décembre dernier n’a pas révélé des surprises notoires, il a cependant apporté des confirmations de quelques analyses.
L’extrême-droite et l’extrême-gauche se sont alliées pour rejeter le texte. Pour ces deux organisations, le RN et LFI, le chaos institutionnel est le terreau de leurs ambitions. Ils n’hésitent pas à additionner leurs forces dans le seul but de servir leurs intérêts partisans au détriment de ceux des Françaises et des Français.
Plusieurs députés de la droite républicaine de Bruno RETAILLEAU n’ont pas suivi les consignes de leur responsable, celles de voter contre. Si l’on ajoute à cela le positionnement pro-RN de SARKOZY, on peut s’attendre à quelques évolutions dans ce camp politique.
Enfin, on observera un retour du Parti Socialiste sur le devant de la scène. Les résultats obtenus dans le compromis trouvé avec le Gouvernement sont à mettre à son actif. Le chemin est encore long dans la reconquête d’une majorité de l’opinion. Un projet, un programme mobilisateur, un candidat en capacité d’être présent au second tour de l’élection présidentielle de 2027, tels sont désormais les objectifs.
