L’actualité politique française s’articule autour de plusieurs sujets dont les conclusions, et donc les conséquences, ne sont pas connues à ce jour.
Le premier de ces sujets est le budget 2026, tant celui de la Sécurité Sociale que celui de l’Etat. Sans suspens, sans surprise, le Sénat majoritairement à droite, a voté contre la suspension de la réforme des retraites. Sans suspens et sans surprise, la Commission Mixte paritaire composée de Députés et de Sénateurs n’a pas abouti à un accord entre les représentants des deux assemblées. C’est donc à l’Assemblée Nationale que reviendra la décision finale de suspendre ou non cette réforme.
C’est là que figure la première inconnue évoquée ci-dessus : y aura-t-il une majorité de députés pour voter favorablement ou, a minima, s’abstenir sur cette suspension ? Tant que cette phase du débat parlementaire n’est pas achevée il serait prématuré d’en tirer des conclusions. Le Conseil Constitutionnel pourrait être saisi et, quelle que soit sa décision, le sujet devra être sérieusement étudié avec les partenaires sociaux et les responsables politiques. Il s’agira alors de définir, non seulement l’âge de départ possible à la retraite ; mais aussi quel type de retraite et, surtout, quel financement. Ce sont ces questions qui seront posées aux citoyens dans les rendez-vous électoraux à venir.
Le rétablissement du Service National constitue un deuxième sujet évoqué par les médias. Le Président de la République le propose. Il est dans son rôle, tant celui de Chef des Armées que celui de garant de l’indépendance Nationale et de l’intégrité du territoire. Encore faudra-t-il que la loi définissant les modalités de ce service soit votée par le Parlement. Cela consacrera une nouvelle fois le rôle déterminant des élus nationaux dans une démocratie parlementaire.
« Si tu veux la paix, prépare la guerre » écrivait déjà au IVème siècle un haut-fonctionnaire romain du nom de VÉGÈCE dans son « Traité de la chose militaire ». Sans être alarmiste et si on peut espérer qu’une nouvelle guerre comparable à celles de 14-18 ou de 39-45 ne viendra pas frapper la France, l’intervention militaire de la Russie en Ukraine, le positionnement de TRUMP qui propose une paix « moscovite » et qui exprime régulièrement des réserves sur la place des Etats-Unis dans ses alliances historiques, tout cela justifie que les pays européens soient en capacité de réagir à une quelconque agression. Le droit à la Paix est un droit fondamental mais, comme tout droit, il peut être bafoué.
Au-delà d’un service militaire à la française, c’est à la mise en œuvre d’une défense européenne que les Etats membres qui constituent l’U.E. doivent s’atteler sans attendre. La France avait fait capoter le projet en 1954. Elle a l’occasion de se rattraper en étant le moteur de la réactualisation de la défense européenne.
On le voit, les thèmes de la vie politique sont suffisamment graves pour qu’on ne retienne pas des débats qu’ils suscitent, les seuls affrontements parlementaires et, parmi ceux-là, les comportements de certains députés extrémistes. La Démocratie a besoin de sérénité.
