Rupture ! C’est le mot qui revient dans tous les commentaires qui font suite aux propos du nouveau Premier Ministre après sa prise de fonction et la passation de pouvoir entre François BAYROU et lui. C’est un mot qui parle mais dont les conséquences varient selon les circonstances et les cas où il est utilisé.
La rupture d’un câble entraîne la fin du rôle de ce câble, sa cassure qui obligera à son remplacement si l’on veut maintenir l’usage qui en était fait.
La rupture dans un couple, crée une séparation vécue parfois difficilement et qui peut amener des drames pour ceux qui la provoquent ou qui en subiront les effets collatéraux.
La rupture d’un contrat amène les parties à ce contrat à retrouver leur liberté et à rechercher d’autres co-contractants pour continuer les activités initiales ou en engager des nouvelles.
La rupture annoncée par le Premier Ministre concernerait la forme et le fond de l’action politique d’un gouvernement dont on ne connaît pas encore la composition. On observe cependant qu’il n’y a pas rupture entre les formations minoritaires qui ont soutenu les gouvernements depuis les élections législatives de 2024 qui ont fait suite à la dissolution inconsidérée décidée par le Chef de l’Etat.
Rupture sur la forme : on peut incontestablement faire mieux et surtout ne pas faire pire que ce que nous avons connu avec François BAYROU. Sa sortie lamentable lorsqu’il n’a obtenu qu’un tiers des députés pour le soutenir n’aura été que le résultat d’une forme de gouvernance d’une grande médiocrité.
Rupture sur le fond : sera-ce possible ?
Il est difficile d’imaginer un renoncement de la part du Président de la République à une politique inégalitaire, injuste et antisociale telle qu’il l’a menée depuis 2017. Il déclare régulièrement qu’il n’entend pas remettre en question ce qui a été fait depuis 8 ans.
On souligne depuis sa nomination, la proximité du Premier Ministre avec le Chef de l’Etat. Y aura-t-il rupture entre les deux ? C’est difficilement inimaginable. Les mathématiciens parleraient de « quadrature du cercle », c’est-à-dire d’un problème qui est sans solution.
Dans ce contexte d’incertitudes, on attribue aux Socialistes un rôle qu’ils peuvent difficilement interpréter tant qu’on ne connaît pas les propositions de l’Exécutif, notamment en matière budgétaire. Il importe en effet de bien situer les responsabilités. Les Socialistes sont dans l’opposition et n’ont pas pour mission d’assurer l’action gouvernementale. Ils proposent un contre-budget à celui envisagé par le précédent gouvernement.
Désormais c’est bien à Sébastien LECORNU qu’il appartient de faire connaître ses intentions. C’est à partir de là que l’on pourra apprécier l’existence et l’importance de la rupture.