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lundi 24 novembre 2025

Un budget : quand et comment

Le budget de la France pour 2026 est désormais soumis à l’examen des Sénateurs et cela pour 15 jours. La Constitution, loi fondamentale, est en cela respectée. Tant pis pour les Députés qui n’auront pas eu l’occasion de débattre sur les crédits nécessaires à la santé, l’éducation, la sécurité, l’environnement, la défense particulièrement préoccupante en cette période de crise internationale. Il est vrai que la quasi-unanimité (une seule voix pour) a rejeté les recettes envisagées. Les motivations n’étaient pas les mêmes pour les différentes formations politiques. Pour les extrêmes, lepénistes et mélenchonistes, il fallait maintenir le climat de chaos dans lequel ils se complaisent. Pour la Gauche responsable, la justice fiscale n’était pas appliquée. Pour la Droite, imposer les plus hauts revenus était contraire à sa doctrine d’inégalités sociales.

Le débat au Sénat ne sera qu’une formalité constitutionnelle. Il n’y a rien à attendre puisque la majorité de droite qui siège dans la Haute Assemblée servira davantage les intérêts des plus favorisés plutôt que la justice sociale. Dût-on être sévère vis-à-vis des Sénateurs, ce débat ne servira à rien.

Une commission mixte paritaire composée de 7 représentants de chaque assemblée (Sénat et Assemblée Nationale) tentera de trouver un accord sur un texte dont on ignore complètement le contenu. Il y a de fortes chances que cet accord ne soit pas trouvé. Les députés auront le dernier mot. Confirmeront-ils leur vote d’opposition unanime tel qu’il a été constaté dans la nuit de vendredi à samedi dernier ? La question restera posée pendant quelques jours encore. De même, le vote d’une motion de censure continuera d’être une hypothèse avec, à la suite, une éventuelle dissolution.

On le voit, la situation politique française est pleine d’incertitudes. D’aucuns regrettent le non-recours au 49.3 qui donne au Gouvernement la possibilité d’avoir un budget sans vote sur la base de ses propositions. Se reposerait alors l’opportunité d’une motion de censure. Les Socialistes notamment devraient apprécier si les propositions du Gouvernement reprennent ou non leurs exigences.

Nous n’en sommes pas là. D’autres scenarii sont possibles. Attendons de les connaître pour les analyser dans leurs conséquences. Pour l’heure, suivons quand-même les discussions sénatoriales. Des choses intéressantes y seront sûrement dites, par le Gouvernement entre autres. 

Le Premier Ministre, dans une intervention télévisée annoncée à la dernière minute, a voulu s’adresser aux Français et a fait de la pédagogie. Il a expliqué où on en était selon lui, après le rejet des recettes par les députés et alors que les sénateurs examinent les propositions du Gouvernement. Pour Sébastien LECORNU, il est trop tôt pour parler d’échec et d’ordonnances. Il a annoncé qu’il recevrait les responsables politiques pour leur demander de se positionner. Il a dramatisé les conséquences d’un non-vote du budget pour traiter des sujets d’une très grande importance, l’énergie ou la défense et la sécurité par exemple. 

Il a réaffirmé sa volonté de sortir du blocage politique. Y parviendra-t-il ? On le saura dans quelques semaines.

jeudi 20 novembre 2025

La bataille contre la drogue

La drogue, dans notre société, n’est pas chose nouvelle que l’on découvrirait à l’occasion des assassinats qui interviennent trop fréquemment à cause d’elle. L’usage du cannabis, de la cocaïne, du L.S.D., de l’opium, fait malheureusement partie du quotidien d’un nombre de plus en plus important de nos concitoyens. Devant le développement de ce phénomène, on peut légitimement s’interroger : les pouvoirs publics ont-ils fait ce qu’il fallait pour l’enrayer et en réduire le plus fortement possible son rôle ?

Il serait trop simple d’incriminer l’Etat et ses services, la police, la justice, l’éducation, la santé. Ils ne sont pas pour autant exonérés de toute responsabilité. On a sans doute trop longtemps considéré que cela ne concernait qu’un faible nombre de personnes en regard de la population toute entière et on ne s’est pas donné les moyens de limiter au maximum, voire d’éradiquer complètement ce fait de société particulièrement nuisible.

Le récent drame survenu à Marseille, l’assassinat d’un jeune de vingt ans, non concerné ni par l’usage ni par le trafic, a soulevé beaucoup d’émotion dans le pays. Les responsables politiques, en l’occurrence le Gouvernement et tous les acteurs de la vie publique, ont le devoir de concourir à mettre fin à cette situation insupportable et inadmissible. Des mesures doivent être mises en œuvre rapidement à différents niveaux.

C’est bien entendu la police qui est la première concernée. Ses moyens humains sont limités, insuffisants même. Cela devrait amener un recours plus important à la réserve opérationnelle pour participer à la sécurité intérieure. Les membres de cette réserve sont issus du monde civil ou retraités  de  la  police. On  peut  en  recruter  davantage. Pour  lutter contre le terrorisme, l’Armée a été mise à contribution. C’est l’organisation « vigipirate » qui a démontré son efficacité. Sans que les risques d’actes terroristes soient définitivement disparus, ce dispositif de vigilance, de prévention et de protection a contribué à en diminuer le nombre. Pour lutter contre le trafic de drogue, l’appel à l’armée renforcerait significativement les moyens mis en œuvre.

En matière de justice, les condamnations pourraient être alourdies pour les trafiquants, du petit dealer de quartier jusqu’aux cartels qui manipulent des sommes d’argent considérables. Un durcissement de la législation s’impose. Il incombe au Parlement. Les députés et sénateurs feraient œuvre utile en s’emparant de ce sujet. 

La santé publique et l’éducation nationale sont également concernées. Des campagnes de vulgarisation des risques sanitaires encourus par le recours à la drogue quelle qu’elle soit devraient être organisées dans les médias. On l’a fait pour le tabac et pour l’alcool. La drogue doit être également concernée. 

Enfin, les élèves des écoles, collèges, lycées devraient bénéficier de cours spécifiques afin de les sensibiliser sur les différents aspects de la nécessaire lutte.

Dans les jours et les semaines qui viennent, on pourra constater l’existence ou non d’une volonté politique de traiter ce problème.