Réagissez !

lundi 3 novembre 2025

Sortir de l’impasse

Le budget de l’Etat pour 2026 et celui de la Sécurité Sociale sont au centre des commentaires de tous les observateurs de la vie politique française. Le débat qui se déroule au Parlement est en soi une situation inédite depuis l’instauration de la Vème République en 1958 : pas de majorité à l’Assemblée Nationale, renoncement par le Premier Ministre à l’usage du 49.3, menace de renversement du Gouvernement (ce serait le 3ème en 16 mois) avec, à la clé, une possible dissolution. Cette dernière, on le sait, ne servirait que les intérêts électoraux de l’extrême-droite.

Si les parlementaristes se réjouissent du rôle dévolu au débat parlementaire, ils doivent aussi imaginer la sortie de ce qui s’apparente à une impasse politique. Les exigences des Socialistes en matière de justice sociale et de justice fiscale ne sont pas toutes satisfaites. C’est donc bien à ce qu’il est convenu de dénommer le « bloc central », c’est-à-dire, la macronie et à la Droite dite républicaine, d’accepter des avancées dans ces domaines. Ce sont donc bien les mêmes qui portent la responsabilité du blocage et des éventuelles conséquences qui suivraient une censure et une dissolution.

Or, rappelons que ce « bloc central » s’est constitué en 2021 pour soutenir Emmanuel MACRON à l’élection présidentielle de 2022 puis aux élections législatives qui ont suivi. Si l’actuel Chef de l’Etat a pu être réélu, par défaut compte-tenu de la présence de la candidate d’extrême-droite au second tour, il n’en fut pas de même pour la majorité présidentielle sortante. Elle n’était plus alors que relative. Cette relativité s’est aggravée au lendemain des élections législatives de 2024 qui ont fait suite à la dissolution inconsidérée décidée par le Président de la République.

En d’autres termes, la situation bloquée dans laquelle la France se trouve est du seul fait du Chef de l’Etat.

On fait souvent référence, ces derniers temps, au Général DE GAULLE, à son discours de Bayeux en 1946. Dans ce discours, celui qui allait devenir douze ans plus tard le premier président de la Vème République exposait sa conception d’un pouvoir exécutif fort. C’est ce qu’on retrouvera dans la Constitution du 4 octobre 1958. C’est parce qu’il n’a pas été suivi par une majorité de Françaises et de Français lors d’un référendum en avril 1969, qu’il démissionna de ses fonctions de Président de la République.

Depuis 2022 et le second quinquennat d’Emmanuel MACRON, toutes les élections ont montré le désaveu d’une majorité de Français à l’égard de la politique menée depuis 2017. Le premier responsable, en l’occurrence le Chef de l’Etat, n’en a pas tiré les conclusions qui auraient dû s’imposer. 

L’ego, en politique, doit avoir ses limites. 

jeudi 30 octobre 2025

Danger !

On ne pactise pas avec le diable. C’est pourtant ce qu’ont fait des députés de droite en votant une proposition de résolution de l’extrême-droite.

Le problème posé mériterait une analyse plus approfondie. Les lepénistes veulent mettre fin à un accord franco-algérien de 1968. Quand on sait les difficultés relationnelles qui existent entre la France et l’Algérie du fait d’un pouvoir algérien qui fait de l’anti-France son « fonds de commerce », on ne se lance pas dans une stratégie de bas-étage.

C’est pourtant ce qu’ont fait les députés du Rassemblement National toujours porteurs, 63 ans après la fin de la guerre d’indépendance de la nostalgie du mythe de l’Algérie française. Bien plus grave est le ralliement des députés membres du groupe LR de Bruno RETAILLEAU et du groupe Horizon d’Edouard PHILIPPE. Quand on prétend être républicain on ne vote pas avec les ennemis des valeurs de la République.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que la droite dite républicaine fait la courte-échelle à l’extrême-droite fasciste, xénophobe et raciste. Le 12 octobre dernier, c’est un député « ciottiste », allié du RN, qui a été élu dans le Tarn-et-Garonne après que le président du parti LR RETAILLEAU, a appelé à ne pas voter pour la candidate socialiste. On aimerait entendre davantage les gaullistes, les chiraquiens manifester leur désaccord avec cette ligne que semble suivre la direction du parti LR. Se taire c’est se rendre complice de la progression de l’audience de l’extrême-droite dans l’opinion.

Comment ne pas être également choqué par la longue visite rendue par le Ministre de la Justice, Gérald DARMANIN, à un condamné qui exécute sa peine à la prison de la Santé. Certes, ce n’est pas n’importe quel condamné puisqu’il s’agit d’un ancien Président de la République, le premier dans notre Histoire à connaître cette situation. On a comparé cet emprisonnement d’un ancien Chef de l’Etat avec celui de PÉTAIN à la Libération. Cette comparaison n’est pas de mise car PÉTAIN avait pactisé avec les nazis et s’est opposé avec violence à la Résistance française.

Les liens personnels entre Gérald DARMANIN et Nicolas SARKOZY ne justifient pas une telle entorse au grand principe de la séparation des pouvoirs. La Justice a condamné. C’est son rôle. Le geste du Garde des Sceaux, membre de l’Exécutif, ne peut qu’être perçu que comme un désaveu des magistrats.

On le voit, lorsque les principes fondamentaux de notre République ne sont pas respectés, lorsque les thèmes portés par l’extrême-droite sont approuvés par la droite, il y a danger.