Peut-on parler de « trêve » pour qualifier ces quelques jours pendant lesquels le débat parlementaire sur le budget de l’Etat et de la Sécurité Sociale est suspendu. C’est en tout cas le mot qui vient à l’esprit de l’observateur attentif au déroulement des discussions entre les Députés. Ceux-ci se répartissent aujourd’hui en onze groupes. Il n’y en avait que quatre, deux à gauche et deux à droite il y a quelques années et avant « l’avènement de la macronie ». La formule « ni de droite, ni de gauche » qui était la référence des supporters de l’actuel Chef de l’Etat et de lui-même a vite montré ses limites. Dans une assemblée sans majorité, la recherche du compromis est beaucoup plus difficile à trouver avec autant de diversités.
Dans ce contexte, les Socialistes ont démontré leur sens des responsabilités. Par leur exigence de quelques modifications, et non des moindres, dans les projets ou dans la gouvernance des macronistes, ils permettent à nos concitoyens d’entrevoir des modifications significatives de mesures jugées inacceptables par une majorité de Français.
Ainsi en est-il de la suspension de la réforme des retraites. C’est dire que 70 % de nos concitoyens opposés à cette réforme doivent considérer que le dialogue engagé par les Socialistes aura été payant. D’autres formations, à Gauche, réclamaient également l’abandon de cette réforme. Elles étaient, en même temps, favorables à la censure, ce qui ne permettait pas l’aboutissement de cette procédure de suspension annoncée par le Premier Ministre. Ce dernier n’a pas hésité à « recadrer » le Président de la République pour qui il ne s’agissait que d’un « décalage ». Ce sont les Français qui en décideront au moment de l’élection présidentielle de 2027 puisque les candidats devront dire clairement ce qu’ils proposent en la matière.
Bien sûr le problème est loin d’être réglé et le financement de notre système de retraite doit être imaginé de telle façon qu’il respecte la justice fiscale. Les Socialistes auront des propositions réalistes et crédibles à présenter dans ce débat à venir.
Le vote des recettes de la Sécurité sociale, vendredi dernier, par 176 voix pour, 161 contre et 58 abstentions démontre la faisabilité du compromis. Le groupe socialiste, des députés communistes et écologistes ont voté pour. L’extrême-droite et les mélenchonistes ont voté contre, confirmant ainsi leur volonté partagée de blocage de nos institutions. Les Insoumis ne ménagent pas leurs attaques à l’encontre des Socialistes. La bassesse de ces attaques, les mots utilisés nous ramènent à des périodes noires de notre Histoire. Devant ces agressions verbales, le PS doit rester serein mais ferme et rappeler en permanence sa volonté de rassemblement de la Gauche sur des objectifs responsables.
Il convient de bien expliquer aux Françaises et aux Français qui sont les véritables défenseurs de leurs préoccupations. Du dialogue peut toujours naître une solution à un problème.
L’invective, la calomnie, la violence même verbale amènent souvent le chaos. Nos concitoyens n’en veulent pas.
