L’ancien Premier Ministre, Edouard PHILIPPE, a annoncé que les députés qui se réclamaient de lui et de son parti, Horizons, ne voteraient pas le budget de la Sécurité Sociale. On ne sait pas encore si ce serait un vote contre ou une abstention. Ainsi, le premier Premier Ministre d’Emmanuel MACRON fait une nouvelle fois la démonstration de sa volonté de rupture avec celui qui l’a fait roi en 2017. Après avoir demandé la démission du Président de la République il y a quelques semaines, le voilà aujourd’hui porteur d’une intention de nuire à son propre camp. Quelle ingratitude, quelle irresponsabilité !
Jusqu’à ces derniers jours, les députés « Horizons » appartenaient au bloc central, un « conglomérat » de 4 groupes sur 11 qui soutiennent la macronie. Le Premier Ministre, Sébastien LECORNU, appartient à ce bloc central. L’horizon s’assombrit pour lui et son gouvernement si les députés « Horizons » ne le soutiennent pas.
La question est alors posée : y aura-t-il un budget de la Sécurité Sociale d’ici le 12 décembre, date limite fixée par la Constitution ? En vérité, le maire du Havre veut « montrer ses muscles » lui qui a déjà fait acte de candidature à l’élection présidentielle de 2027. Que lui importe les difficultés auxquelles seraient confrontés de nombreux Français si le budget de la Sécurité Sociale n’était pas voté.
On sait à l’avance que les extrêmes, droite et mélenchoniste, vont mêler leurs voix pour rejeter ce PLFSS. Ce n’est pas nouveau dans l’Histoire de notre pays. Ce sont 194 députés porteurs de thèses aux antipodes les unes des autres qui n’hésitent pas à se retrouver pour saper la démocratie parlementaire. On ne connaît pas encore ce que feront les 49 députés de Droite dite républicaine. Le départ fracassant du Gouvernement de leur président, RETAILLEAU, pourrait laisser supposer un vote non favorable.
Les regards se tournent tout naturellement vers les Socialistes. Ces derniers ont été, au cours des 44 années écoulées, en responsabilités gouvernementales pendant 20 ans. Ils ont su faire les choix qu’il fallait pour la France et pour les Français. Aujourd’hui, dans l’opposition, ils se sont engagés dans une démarche de compromis qui n’a pas trop mal réussi, compte tenu des avancées significatives obtenues. Dans ce contexte l’abstention, au moment du vote final, est assurément la meilleure formule. Elle n’aurait cependant de sens que si une majorité de députés permettait l’adoption de ce budget de la Sécurité Sociale.
Il faudra donc faire les comptes des voix attendues pour arrêter la décision finale. Une chose est sûre : les dépenses de santé, de retraite, de maladie, en un mot de solidarité, doivent être assurées. Comme ils l’ont toujours fait dans leur histoire, les Socialistes sauront prendre leurs responsabilités.
