Les
deux semaines qui nous séparent de l’élection européenne du 26 mai prochain
constituent la période de « campagne électorale officielle ». C’est
dire qu’avec trente-quatre listes de candidats, les médias vont avoir de quoi
remplir leurs supports d’information.
« Trop
d’information tue l’information » pourrait-on dire par analogie avec
d’autres sujets où cette formule est utilisée.
D’où
la nécessité de s’en tenir à un raisonnement simple : de quoi
s’agit-il ?
La
construction européenne voulue par ses fondateurs, au lendemain de la guerre
39-45 n’est pas achevée, loin s’en faut.
L’élargissement
de cette entité dénommée Union Européenne, en passant de six Etats membres en
1957 à 28 aujourd’hui n’a pas facilité l’instauration d’une organisation
démocratique qui aurait permis la mise en œuvre d’une politique européenne
satisfaisante.
L’Europe
souffre d’un déficit de démocratie. Il est vrai que le Parlement Européen, dont
nous allons contribuer au renouvellement dans quinze jours, ne dispose pas
vraiment des moyens nécessaires au bon fonctionnement d’un régime fédéral.
Les
Etats membres et leurs dirigeants détiennent trop de pouvoirs, ce qui freine
l’évolution souhaitable de cette construction européenne commencée il y a
soixante-deux ans. Les égoïsmes nationaux, trop souvent nationalistes,
empêchent l’Union Européenne de remplir une de ces missions principales :
assurer et garantir aux citoyens européens la solidarité indispensable pour le
développement économique et la protection sociale.
Il
devient donc urgent d’en revenir réellement et d’appliquer ce principe de
subsidiarité inscrit dans le traité de l’Union Européenne.
Il
faut permettre à l’Europe, et notamment à son Parlement, de légiférer sur des
sujets qui concernent l’ensemble des populations des Etats membres. Il faut
accepter que ces décisions s’imposent à tous comme c’est le cas des lois
nationales.
En
contrepartie, l’Europe ne doit pas « se mêler » de tout ce qui peut
être réglé par les parlements nationaux et qui n’intéresse que les habitants du
pays concerné.
Si
l’on veut qu’il en soit ainsi, il importe d’élire des députés qui aient une « envie
d’Europe », comme le revendiquent Raphaël GLUCKSMANN et ses colistiers
socialistes. Ces candidats ont l’ambition d’une Europe qui réponde aux urgences
écologique et sociale. Ils veulent aussi donner un nouveau cours à la
construction européenne. Il faut savoir saisir cette opportunité.